La régulation du marché interne permettra selon les producteurs-exportateurs d'améliorer la qualité du label marocain en Afrique subsaharienne qui reçoit de manière informelle les écarts de triage via la Mauritanie. Après la hausse du thermomètre qui a accéléré la maturation des productions, les prix des fruits et légumes ont enregistré, sur le marché local, des baisses importantes, ces derniers mois. À l'exception des pommes de terre, le recul de prix a touché essentiellement la tomate avec des tarifs qui sont passés de 7,5 DH/kg à 1,5 DH/kg au marché de gros d'Inezgane, soit 30 à 50 DH par caisse de 28 kilos au lieu de 150 à 200 DH par caisse avant la dissipation du froid. Une situation qui remet à l'ordre du jour l'anarchie qui caractérise les circuits d'acheminement et de commercialisation du marché interne, censé être un poumon de réserve pour les producteurs marocains. De ce fait, le marché interne se heurte à des difficultés essentiellement liées à sa structuration (marchés des gros) en raison de la multiplicité des intermédiaires, ce qui génère des écarts importants entre le prix de vente du producteur et le prix final destiné au consommateur. À cela s'ajoute la-non adaptation des circuits de distribution intérieure et la carence de normalisation et de conditionnement des produits destinés aux clients nationaux. Le label Maroc pénalisé par les écarts de triage Compte tenu de la situation du marché interne, plusieurs camions transitent chaque année par la Mauritanie et acheminent des quantités importantes de fruits et légumes, au départ de la région du Souss vers l'Afrique subsaharienne de manière informelle pour réguler le marché local et absorber les écarts de triage au niveau des stations de conditionnement, théoriquement interdits à l'export. Par conséquent, le label Maroc a été dégradé à cause de l'exportation de ces écarts de triage, mais aussi à cause des conditions d'acheminement de ces produits périssables par voie terrestre en l'absence de ligne directes de transport maritime. L'autre facteur contraignent est la difficulté de sécuriser les paiements et transactions via le réseau bancaire, l'élévation des droits de douanes en plus de l'absence d'un réseau de grandes surfaces dans les pays subsahariens. La plateforme d'Abidjan toujours attendue C'est pourquoi le Maroc compte construire en Côte d'Ivoire une plateforme logistique pour la commercialisation des fruits et légumes à Abidjan dans le cadre d'un accord entre les deux pays. La réalisation de ce projet portera dans un premier temps sur la mise à disposition du terrain étalé sur 5 hectares au Port autonome d'Abidjan (PAA) par le gouvernement ivoirien pour le compte du Maroc, qui va s'occuper quant à lui de la construction de la plateforme avec la participation du secteur privé. Selon le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le projet est en phase de finalisation alors que le démarrage effectif des travaux aura lieu dès les prochains mois. Cependant, les services de l'Agriculture affirment aussi avoir mené une étude de faisabilité pour la mise en place de cette plateforme, essentiellement les fruits et légumes marocains frais ou transformés sur les marchés extérieurs. Par ailleurs, les produits marocains ont généré selon le ministère de tutelle 160 millions de dollars en 2016 en Afrique de l'Ouest avec un développement non seulement vers les marchés traditionnels comme l'UE et la Russie (170 Millions $ en 2016) ou les Etats-Unis (110 Millions $) mais aussi vers d'autres marchés porteurs comme les pays du Golfe (70 millions $) et la Chine (31 Millions $ en 2016). Toutefois, c'est l'Union européenne qui représente le débouché le plus important pour les exportations agricoles du Maroc, avec 62% des exportations en valeur selon le ministère de tutelle. En effet, le Maroc est le 1er fournisseur extra-UE de l'UE en tomates et 3e fournisseur extra-UE de l'UE en agrumes.