Lesieur Cristal s'en est plutôt bien sorti, malgré une campagne agricole 2016-2017 assez moyenne. «Cela reste relatif», souligne le directeur général Samir Oudghiri Idrissi. Si la campagne de l'huile d'olive a été impactée par le manque de pluie (entre octobre et janvier), le marché s'est tout naturellement dirigé vers l'huile de table. Ce segment a en effet connu une croissance «exceptionnelle» selon le DG, profitant, entre autres, de la tendance baissière des cours à l'international de l'huile de soja. Ceux-ci ont par ailleurs fait face à d'importantes fluctuations à la hausse sur le second semestre 2017, voire le premier trimestre 2018. De son côté, l'huile d'olive a subi les effets d'une faible campagne combinée à des niveaux de prix d'achat élevés. Une baisse qui a aussi impacté le CA à l'export qui s'est établi à 700 MDH. «Si la campagne de l'huile d'olive était meilleure, les revenus à l'export auraient pu dépasser le 1 MMDH», estime Fatima-Zahra El Khlifi, directrice générale adjointe de Lesieur Cristal. En effet, la production a été limitée, cette année, à 70.000 tonnes, contrairement aux 120.000 tonnes prévues annuellement. «Nous sommes en retard sur le programme initié par le Plan Maroc Vert, lequel prévoit à horizon 2020 une production oléicole de 230.000 tonnes», avoue amèrement le DG. Ceci dit, pour améliorer sa productivité, Lesieur Cristal se tient à son plan d'investissement (initié depuis le début des années 2000 suite à la libéralisation du secteur). Investissant en moyenne 80 MDH par an, l'entreprise souhaite préserver un portefeuille de clients nationaux et internationaux (Roumanie, Russie, Etats-Unis). D'ailleurs, l'entreprise a annoncé la création d'une antenne aux Etats-Unis pour la valorisation et la commercialisation de l'huile d'olive. «L'Amérique est un marché très important de 300.000 tonnes... Et nous souhaitons y prendre une place», déclare le DG. Les efforts de diversification seront, quant à eux, refrénés. Cette année, la société entend lever le pied sur le volet innovation. «Après avoir lancé plus d'une douzaine de produits durant ces dernières années, nous entrons désormais dans une phase de consolidation», souligne Oudghiri. Pour l'heure, la branche du savon corporel demeure quasi stable du fait de l'absence de croissance du segment dur, compensé par la hausse du segment liquide. Quant au savon ménager qui s'affiche en retrait, celui-ci serait impacté par le changement d'habitude (plus de machines) et donc le développement du marché liquide et de la poudre. «Chaque année, on perd 2 à 3%», souligne Oudghiri. Au niveau des agrégats financiers, le RNPG recule de 5% à 194 MDH à cause d'un retraitement du crédit TVA cumulé sur la période 2004-2013. Mais le management assure, «la situation reste exceptionnelle, le groupe dispose d'une santé financière solide avec une trésorerie excédentaire». De plus, ce retrait cache une évolution favorable du résultat d'exploitation (+7,8%) à 298 MDH et du CA (+13,6%) à 4,5 MMDH.