À quelques semaines de la tenue de l'Auto Expo, les acheteurs de véhicules neufs entretiennent un attentisme relatif. Si la plupart des marques subissent cette conjoncture, d'autres tirent mieux leur épingle du jeu, à l'image du duo Dacia-Renault qui détient désormais près de 45% du marché. Non, le marché n'est pas en baisse ! Même si l'évolution (en glissement annuel) affiche un «petit» -2,7% de repli, les ventes de voitures neuves se sont maintenues au terme des deux premiers mois de l'année, atteignant 25.860 unités. Sauf que près de la moitié de ce volume a été réalisé par les marques du groupe Renault (Dacia et Renault), soit plus précisément 11.550 véhicules vendus et une part de marché (PDM) frôlant les 45% (44,67%) ! Indiscutablement, Renault Commerce Maroc tient le marché et ses deux marques restent en croissance positive à l'inverse de la tendance générale du marché. VW, la plus forte croissance du Top-10 Toujours aussi disputée, la troisième marche du podium est revenue à Hyundai. Grâce aux ventes de ses véhicules utilitaires légers (VUL), l'importateur du premier constructeur coréen a réussi à prendre le dessus sur Volkswagen, totalisant 1.872 ventes à fin février, dont plus de 300 nouvelles immatriculations pour le Tucson. Juste derrière et à moins d'une centaine d'unités d'écart, VW Maroc affiche la plus forte croissance du Top-10, soit 24,3% et frôle les 7% de PDM. Là encore, ce sont les SUV et 4x4 qui tirent les ventes vers le haut et notamment la gamme Tiguan qui a réalisé 285 ventes, dont les deux tiers sont assurées par la version Reloaded. Fermant le Top-5, Ford totalise 1.579 ventes à fin février, détenant une PDM d'un peu plus de 6%, mais reculant de 34% par rapport aux deux mois de l'année précédente. Explication : l'importateur de l'Ovale bleu continue à faire les frais d'une Fiesta arrivée en fin de vie et dont les ventes se sont chiffrées à 324 unités le mois dernier. En revanche et petit lot de consolation, Ford domine le segment de l'utilitaire grâce notamment à sa gamme de fourgons Transit. Peugeot, Fiat et Nissan en repli Dans le reste du classement, Peugeot, Fiat et Nissan affichent une baisse quasi-équivalente de leurs ventes, soit environ -15%. Avec un peu moins de 1.500 ventes cumulées en 2018, la marque au lion domine cette seconde moitié et s'appuie plus que jamais sur sa large gamme de SUV (2008, 3008 et 5008), même si ses ventes restent grandement tributaires de la berline 301. Septième au classement, Fiat doit son salut à sa gamme de ludospaces, les Fiorino et Doblo s'étant vendus à respectivement 205 et 221 unités le mois dernier. À l'inverse et malgré des prix revus à la baisse, les gammes 500X et Tipo ne décollent toujours pas, alors qu'elles opèrent sur des segments très prisés par les acheteurs. Pourquoi ? Un vrai mystère. Derrière la marque turinoise, Nissan préserve donc sa position (8e) et ses acquis (près de 4% de PDM), après avoir livré près de 1.000 véhicules cette année. La marque japonaise reste principalement soutenue par son best-seller, le Qashqai (260 ventes en février), mais profite de plus en plus du succès grandissant pour sa Micra (110 ventes). Ventes en hausse pour Toyota Non loin derrière Nissan, Citroën totalise 928 ventes en 2018, soit un recul plus modéré (-3,8%) que le trio qui la précède. Sur ses 374 livraisons de février, la marque aux chevrons doit une bonne part à son Berlingo. Celui-ci reste une valeur sûre dans son segment (ludospace) et permet à la marque de se maintenir à la neuvième position. Du moins pour le moment car à seulement une trentaine de ventes d'écart, son challenger s'avère actuellement en haut de forme. En effet et fermant le top-10, l'importateur de Toyota a signé un bon mois de février avec 470 ventes et une croissance annuelle de plus de 5%. Si les ventes des SUV C-HR et Rav4 n'atteignent pas les seuils qu'elles méritent, celles de la Yaris constituent une réelle performance puisqu'elles ont dépassé la barre des 200 unités mensuelles en février. Dans le reste du marché, notons les belles croissances des marques Alfa Romeo (+450%), Seat (+68%) et Porsche (+58%), mais également Mercedes (19%). La marque à l'étoile continue à dominer le marché des voitures haut de gamme avec plus de 600 ventes en 2018 et une PDM globale supérieure à 2%. De fait, les immatriculations neuves de Mercedes-Benz dépassent celles de son challenger (BMW) et cela sans compter celles de sa gamme VUL, dans laquelle opèrent les vans et minibus Sprinter et Vito. Au final, le marché semble être rentré dans cette phase d'attentisme qu'il vit traditionnellement en période de pré-salon. Un attentisme qu'entretiennent de façon relative les acheteurs de véhicules neufs. Il n'y a qu'à voir les ventes des marques Dacia et Renault qui, finalement sauvent la mise et empêchent le marché de plonger quand elles ne parviennent pas à le tirer vers le haut. Reste à voir jusqu'à quel degré ce rôle de catalyseur joué par la filiale commerciale du losange produira son effet en mars, soit à moins d'un mois de la tenue du Salon.