C'est un Hassan Boulaknadal, pédagogue et avenant qui a fait face à une audience attentive lors de la rencontre organisée en fin de semaine dernière par la Chambre de commerce espagnole, à Casablanca. Un séminaire qui était tenu, bien évidemment, sous le thème de « la réforme du régime de change ». Ainsi le directeur de l'Office des changes a rappelé les réformes par lesquelles le Maroc est passé depuis le début des années 90. Une époque où «le Maroc était proche de la crise cardiaque», remarque Boulaknadal. La dynamique de changement ainsi engagée a permis au royaume à améliorer la balance commerciale tout en allant vers une économie beaucoup plus libérale. Le nouveau régime constitue ainsi un dispositif de soutien aux politiques structurelles du gouvernement, un renforcement de la compétitivité du Maroc et une consolidation de son positionnement à l'international. «Le Maroc a fait le choix d'ouvrir son champ économique de manière progressive, mais surtout de manière irréversible », souligne le directeur. Ceci dit, il a fallu accompagner l'ouverture commerciale par l'ouverture du marché des changes. Après une première phase de benchmark entre 2010 et 2015, le Maroc s'était dit prêt mais attendait le bon moment pour lancer la réforme. De plus, le Maroc a choisi d'adopter une logique d'ouverture contrôlée plutôt qu'une ouverture brutale comme ce qu'a été appliqué en Amérique latine ou en Europe occidentale. Le Maroc a ainsi adopté ce régime en prévention des chocs exogènes qui pourraient impacter la stabilité économique du pays. Loin de la théorie du «flottant», la réforme du changement introduit un assouplissement du régime fixe tout en restant dans une bande plus élargie. La bande de fluctuation est passée de ±0,3% à ±2,5%. Pour encadrer ce changement, la banque centrale et de l'Office des changes ont émis des circulaires afin de contrecarrer les risques induits par les effets de la volatilité de la flexibilisation du dirham. La circulaire de l'Office des changes, tant attendue par les opérateurs, a apporté plusieurs nouveautés. Celle-ci précise quatre opérations relatives à la couverture. Elles concernent le risque de change, le taux d'intérêt, les fluctuations des prix des produits de base, et les risques inhérents à tout actif ou toute dette. La circulaire marque enfin une rupture avec l'ancienne réglementation à travers la nouvelle instruction générale publiée il y a quelques semaines.