51% des 679 internautes qui ont répondu au sondage en ligne de Flm, ont estimé que la baisse des prix immobiliers au 4ème trimestre (T4) traduit une tendance. A contrario, 49% des sondés trouvent qu'il s'agit plutôt d'un accident de parcours. En effet, cette question est un affinement de notre sondage de décembre qui portait plutôt sur les volumes. Ainsi, 93% des internautes sondés avaient trouvé que l'immobilier est actuellement dans une situation atone. À l'inverse, 7% des sondés ont estimé que le secteur immobilier est plutôt dans une situation positive. Ainsi, ceux qui sont pessimistes avec la perception d'une tendance baissière des prix immobiliers, sont confortés par les chiffres de l'Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), publié par Bank Al-Maghrib. En effet, au quatrième trimestre 2017, l'IPAI a enregistré une baisse de 1,3%, en glissement trimestriel, reflétant des replis des prix de 1,7% pour les biens résidentiels et de 1,2% pour les terrains. Aussi, en glissement annuel, les prix des actifs immobiliers, calculés sur une base trimestrielle, n'ont augmenté que de 0,9%. En effet, si les prix des appartements ont progressé de 0,7%, ceux des villas ont baissé de 2,6%, contre une diminution de 2,9% pour les maisons. De plus, cette légère progression traduit une décélération, car la hausse annuelle était de 4,7% en T3 contre 6,2% en T2 et 7,6% en T1. Cette tendance est aussi validée par la chute du nombre de transactions de 11,2%, avec des taux de 13,2% pour le résidentiel, 2,5% pour le foncier et 16% pour les biens à usage professionnel. Cette chute a aussi atteint 22,9% pour les villas, contre 24,8% pour les maisons et 12,2% pour les appartements. D'ailleurs, sur ce chapitre des volumes, l'indicateur le plus fiable et le plus homogène est celui des ventes de ciment. Ainsi, sur l'ensemble de l'année 2017, les ventes cumulées de ciment ont baissé de 2,5% à 13,8 millions de tonnes. Ainsi, la baisse cumulée, entre 2015 et 2017, a atteint 3,2%. De même, les ventes de ciment au mois de janvier ont atteint 1.114.857 tonnes, en baisse de 4,4%. Pour ceux qui sont plus optimistes au niveau de l'évolution des prix immobiliers, plusieurs raisons objectives peuvent exister. La première est celle de la méthode de calcul des Indices des prix des actifs immobiliers par Bank Al-Maghrib et l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) qui ne prend en considération que les biens ayant fait l'objet d'au moins deux transactions au cours de la période concernée. Ainsi, les vendeurs qui n'acceptent pas une baisse des prix et gardent les mêmes prix affichés à la vente, ne sont pas pris en compte dans les statistiques. Or, ceux qui ne sont pas sous la pression de la dette avec un autofinancement des actifs immobiliers, peuvent patienter, le temps d'obtenir les bons prix. À l'inverse, ceux qui ont un besoin de liquidité sont sous pression quand le marché n'est pas euphorique. Par ailleurs, sur le moyen terme, les perspectives demeurent intéressantes. En effet, selon les résultats d'un sondage de Synergia sur la propriété, si 75% des Marocains sont propriétaires de leur logement, la maison marocaine représente encore deux-tiers du parc immobilier marocain, ce qui laisse présager un potentiel de hausse du taux de pénétration des appartements et des villas dès l'amélioration du niveau de vie et/ou la facilité d'obtention de crédit bancaire. Farid Mezouar DG de FL Market Quelle a été votre réponse à la question du sondage ? Farid Mezouar : Cette fois, je vais choisir une réponse à la normande. Je pense que la situation n'est ni dépressive ni euphorique. En effet, dans les grandes villes, les vendeurs ne cèdent pas à la pression baissière et ne bradent pas leurs biens immobiliers. Et, l'euphorie d'avant 2008, n'est plus de mise avec plus d'acheteurs classiques et moins de spéculateurs qui faisaient de certains programmes immobiliers l'équivalent des IPO boursières des années 90. Que doit faire l'épargnant ? La pierre a toujours de l'avenir surtout avec la flexibilité du taux de change du DH qui va amener les épargnants les plus vigilants à privilégier les actifs réels comme l'immobilier. A part pour la résidence principale, il faut être prudent, car le marché secondaire présente des décotes importantes les premières années après l'achat. Aussi, les autres alternatives sont l'investissement dans les actions de certaines immobilières en Bourse, notamment celles qui ont un patrimoine immobilier ou foncier.