«Malheureusement, l'Afrique continue à faire peur». C'est en ces termes que Salaheddine Mezouar conclut son intervention à l'ouverture ce matin de la 15e édition de la conférence annuelle de l'Association des bourses africaines (ASEA) à Marrakech. Pour le ministre de l'Economie et des finances, l'Afrique et la région MENA vivent un dynamisme économique, contrairement aux pays d'Europe et aux USA, qui n'ont pas su profiter des opportunités de la crise de 2007-2008. Sunil Benimadhu, président de l'ASEA parle même de "révolution financière". Et d'ajouter que "l'Afrique dispose actuellement de nombre d'atouts à même de permettre sa croissance soutenue". Evoquant le fort potentiel en matières premières et ressources naturelles de cette région du monde, l'expérience réussie de pays africains en matière d'ajustement structurel (PAS), Benimadhu souligne "l'engouement de plus en plus remarquable" des investisseurs étrangers pour l'Afrique. Toutefois, nuance Mezouar, le continent noir n'échappera pas aux effets de la crise «sans une intégration financière et économique... L'heure est donc au changement des paradigmes en Afrique». Il ajoute que «le risque est que le continent passe à côté de ces opportunités». Encore faudra-t-il pour cela «faire confiance aux marchés et au public», insiste de son côté le journaliste financier Androu Sorkin du NewYork Times. L'événement, qui se tient pour la 1ère fois au Maroc, se poursuivra jusqu'au 13 décembre avec la participation de 400 experts de la finance et des marchés boursiers, représentants une centaine de pays d'Afrique, du Moyen-Orient mais également d'Europe, d'Asie et des USA.