La compagnie d'assurance est la première du secteur à s'atteler à l'exercice de la présentation des résultats. Celle-ci affiche un résultat net en légère baisse, contre un chiffre d'affaires en nette progression. Pour cause, la hausse de la sinistralité dans le secteur automobile. Lors de la conférence de presse, la compagnie a tenté de tenir tout de même un discours rassurant. Détails. Wafa Assurance a publié ce mardi ses résultats au titre de l'année 2017. Des indicateurs qui semblent emprunter des trajectoires différentes. Il en ressort en premier lieu un chiffre d'affaires en hausse de plus de 10%, ce qui a permis aux revenus de franchir un nouveau palier pour atteindre 8,05 MMDH et ceci dans un contexte concurrentiel tendu explique le top management. Par branche, l'activité «vie» affiche une amélioration de son chiffre d'affaires de 9,6% à 4,4 MMDH tiré principalement grâce à la bancassurance. L'activité «non vie», quant à elle, engendre des revenus en progression de 10,6% à plus de 3,6 MMDH. Une progression portée par la bonne performance enregistrée sur l'ensemble des compartiments de cette activité. Toutefois les choses se corsent au niveau des bénéfices où la compagnie enregistre un résultat net en repli de 2,6% à 819 MDH. Cette «légère» baisse, comme la qualifie l'assureur, est due à la recrudescence des sinistres automobiles. «La hausse des fréquences des sinistres automobiles a été plus rapide que la croissance du parc auto», explique Taoufik Benjelloun, directeur financier de Wafa Assurance. Nouveaux tarifs pour l'Auto ? Cette hausse de la sinistralité s'est traduite par une hausse du ratio combiné de la compagnie de 3,4 points à 101,3%. Pour le top management, cette problématique affecte l'ensemble du secteur. D'ailleurs, une étude est en cours pour identifier les raisons de l'augmentation de cette sinistralité. «Les résultats de cette étude seront connus cette année et seront adressés à l'ACAPS pour trouver une solution», précise Ali Harraj, président-directeur général de Wafa Assurance. L'autorité compte en effet entamer le chantier de la tarification de l'assurance automobile avec le secteur des dès que les résultats de cette étude seront disponibles. Pour Harraj, la grille tarifaire pourrait s'adapter à la région ou l'usage du véhicule mais pour le vice-président de la FMSAR, «le secteur doit surtout se discipliner au niveau des tarifs». Avant d'ajouter que l'idée est que «les compagnies doivent comprendre que les bons conducteurs ne doivent plus payer pour les plus mauvais». L'autre raison du recul des bénéfices n'est autre que la cherté de la réassurance qui a coûté à la compagnie 4,7 points de plus que l'année dernière. «C'est la conséquence de grosses affaires qu'on a cédé en plus des petits sinistres qui sont passés en dessous des seuils de protection», souligne Benjelloun. Ceci étant, la compagnie tempère. «Dans l'ensemble, l'on peut dire que la baisse du résultat net a été voulue puisque l'on ne voulait pas renforcer les plus-values latentes. De plus près, en effet, le résultat financier de la branche non vie a accusé une baisse sur 2017 et ceci en raison d'une réduction des plus-values réalisées suite à une année 2016 exceptionnelle où le marché des actions avait cru de pratiquement 30%». À ce stade, le management maintient un niveau de rentabilité assez élevé. «Il est même meilleur que celui du secteur», souligne le président. À fin 2017, les fonds propres se sont en effet renforcés de 7,7% à 5,58 MMDH, pour atteindre un ROE de 17,2% (contre environ 10% pour le secteur). En somme, pour le top management, la baisse du résultat net n'a pas de quoi inquiéter les actionnaires puisque la compagnie compte distribuer cette année l'équivalent de 51% de son résultat. Le Conseil d'administration compte proposer à l'Assemblée générale la distribution d'un dividende de 120 DH par action, soit le même niveau que 2016. Concernant les filiales, celles-ci ont enregistré des performances en nette hausse, représentant 8% du chiffre d'affaires global. Dans le détail, les 6 filiales africaines (2 au Sénégal, 2 en Côte d'Ivoire, 1 au Cameroun et 1 en Tunisie) ont généré près de 520 MDH de prime contre 216 MDH pour la filiale marocaine dédiée à l'assistance.