Cette capacité permet au groupe de mettre 333 références, dont 14 marques déposées sur le marché. La filiale Dalia Grains emmagasine et transporte 48.000 tonnes en silos et 40.000 tonnes en dépôt annuellement. L'autre filiale Dalia Foods produit de son côté 20.000 tonnes de couscous et 43.000 tonnes de pâtes par an. Au sein de Matahines Al Hamd, la minoterie industrielle du groupe Dalia située à Had Soualem, les moulins d'écrasement tournent 24h/24 et 7j/7. Dans ce site qui rassemble depuis 2002 tous les moulins du groupe, 210.000 tonnes de blé sont écrasées annuellement. C'est ce qui permet à Dalia et à ses quatre filiales de mettre sur le marché 333 références, dont quatorze marques propres déposées, parmi lesquelles certaines sont même exportées en Europe. «Un parcours du combattant pour les mettre sur ce marché très concurrentiel et trop réglementé», précise Mohamed Yassine Jamaleddine. Par ces propos, le jeune directeur général du groupe souhaite attirer l'attention sur le niveau de qualité exigé par les importateurs du vieux continent. En amont de la conclusion de chaque contrat, un groupe comme Carrefour soumet ses partenaires à l'exportation à son propre processus de contrôle de qualité. Un contrôle que Dalia a réussi. Résultat ? Le groupe livre au groupe français ses produits depuis des années. Quatre filiales et un seul process Le marché marocain de produits finis à base de céréales est constitué en majorité de grossistes. Mais avant de mettre ses références sur ce marché, le groupe a mis en place un long processus organisationnel qui commence par l'importation de blé, le stockage et la transformation et se termine par la production et la distribution. À l'amont de cette structure, Dalia Comodex, dont l'activité n'a débuté pas plus tôt qu'en 2011, se charge du négoce et de la distribution des aliments de céréales ainsi que des aliments de bétail. Fournisseur du groupe en matières premières, Comodex importe et commercialise entre autres une gamme de produits tels que le blé dur, la luzerne et les engrais à la fois phosphatés et azotés. À la deuxième étape du processus intervient Dalia Grains. Au total, 48.000 tonnes en silos et 40.000 tonnes en dépôt sont stockés et transportés annuellement par cette filiale. La troisième entreprise du groupe, Dalia Corp, s'occupe, quant à elle, de la transformation des céréales à un rythme qui s'élève, pour l'activité de la semoulerie, à 180 tonnes quotidiennement et à 400 tonnes par jour en ce qui concerne la minoterie. Les farines et les semoules produites par Corp sont mises sur le marché à travers 90 références. Enfin, à partir des semoules, Dalia Foods produit 20.000 tonnes annuellement de produits de couscous, et 43.000 tonnes de pâtes courtes et de pâtes longues. Ses produits, déclinés en plusieurs marques et références, sont distribués via des circuits intégrant à la fois les grandes et moyennes surfaces (GMS) et le marché traditionnel. Performance et diversification L'export représente 40% du chiffre d'affaires du groupe. Une performance réalisée grâce aux marchés de l'Afrique, du Moyen-Orient et l'Asie, de l'Amérique du Nord et celui de l'Europe. À ces marchés, le groupe exporte essentiellement des spaghettis (50%) et des produits couscous (50%). Ces performances ont permis au groupe de revendiquer la position du premier producteur et exportateur de pâtes alimentaires au Maroc. Par ailleurs, si 2017 a connu une stagnation du chiffre d'affaires par rapport à 2016, l'année écoulée a permis selon Mohamed Yassine Jamaledine de consolider les investissements engagés au cours des années précédentes. Comparées à cinq ans auparavant, le directeur général nous révèle, vaguement, que les activités couscous et pâtes alimentaires ont connu une augmentation à deux chiffres. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le groupe a misé grandement sur la diversification de ses produits. En dehors de la transformation des céréales, son cœur de métier, la distribution des engrais de l'OCP avec lequel Dalia est lié par un contrat d'exclusivité, lui permet d'avoir un pied en matière d'agriculture, un marché traditionnellement prometteur. Cette diversification s'adosse sur le volet production, à un contrôle rigoureux de son processus industriel, rendu possible grâce à l'agrégation en un seul site (Matahines Al Hamd) de toutes ses entités de production depuis 2002. Dès 2007, des unités de transformation y ont vu le jour et furent renforcées par des unités de fabrication de couscous et de pâtes en 2008 et 2009, avec à la clé l'adoption d'une technologie italienne, customisée localement. Cette stratégie d'extension industrielle avait comme objectif de se positionner en tant que «groupe agro-alimentaire totalement intégré». Ainsi, à chacune de ses filiales est attribuée une activité indépendante, remplissant un rôle central dans tout le processus. De la collecte du blé, passant par le stockage, le traitement, la transformation et le conditionnement, ce processus aboutit à la distribution des produits finis. Après soixante ans, il semble enfin arriver à maturité.