Jean-Christophe Quémard, Directeur de la zone Afrique-Moyen-Orient et membre du Comité exécutif du Groupe PSA Les Inspirations ECO : À quelques mois de l'inauguration de l'usine PSA de Kénitra, où en sont les travaux ? Jean-Christophe Quémard : Tout est en phase avec les plannings. C'est une grande satisfaction de voir que les bâtiments sont en phase terminale. Nous avons installé la ligne de presse il y a quelques semaines tandis que les installations de peinture sont en cours de montage au même titre que celles relatives à l'assemblage des moteurs. Cela nous satisfait de voir que nous sommes parfaitement en ligne avec notre calendrier initial. Maintenant, il y aura d'autres défis à relever. À quelle échéance le bureau de R&D sera totalement opérationnel et capable de concrétiser ses propres projets ? Le groupe a fait le choix de faire de la recherche et développement au Maroc. C'est un choix stratégique très important et un investissement conséquent, y compris sur le plan des ressources humaines puisque nous avons 350 ingénieurs badgés PSA, sans compter le fait que nous faisons travailler quelques 1.500 ingénieurs au Maroc pour le compte du groupe. L'acquisition des compétences dans le domaine de la R&D est quelque chose qui se fait progressivement. Ce que je peux vous dire, c'est qu'un jour (mais je ne vais pas vous donner la date), il y aura une voiture qui sera développée à quasiment 100% au Maroc. Est-ce que vous nous confirmez que les premières préséries seront prévues à la production pour cet été ? Oui, c'est vrai. Nous allons commencer à produire les premières voitures et l'usine sera mise en confidentialité pendant toute cette période là jusqu'au moment de la révélation du véhicule à la presse. En fait, la voiture qui sera produite au Maroc fera l'objet d'un lancement mondial et entrera en production, peu de temps après son démarrage industriel dans une autre usine du groupe, qui est donc l'usine-mère par rapport à Kénitra, laquelle sera l'usine-fille. Et d'ailleurs, ce sera là à la fois un grand défi à relever et une grande confiance pour le Maroc et son industrie automobile. Le site de Kénitra fera-t-il partie des usines dites «excellentes» selon le jargon interne à PSA ? Tout à fait. Aujourd'hui, il y a une démarche de mise à niveau de nos complexes industriels qui est enclenchée et qui tend vers l'excellence opérationnelle. L'objectif que nous avons assigné à notre site de Kénitra, c'est d'être l'usine la plus performante du groupe PSA, en termes de coûts de production. Et là encore, c'est un grand défi. Donc aujourd'hui, nous investissons dans ce sens là, mais aussi sur les hommes, puisque nous sommes actuellement en pleine phase de recrutement et de formation. Dans la structure de l'usine, il y a aujourd'hui dix expatriés, mais il n'y en aura plus que trois dans quelques années. Donc cette usine sera une usine marocaine avec un management marocain, mais cela passera par toute une phase d'apprentissage, de formation et de montée en compétence. C'est ce que nous sommes en train de faire et c'est un travail de longue haleine. Quels commentaires faites-vous sur les résultats commerciaux du groupe PSA dans la région ? Dans la région Afrique-Moyen-Orient, le Groupe PSA a vendu un peu plus de 600.000 véhicules, ce qui correspond à une part de marché de 11,6% dans cette zone de marchés. Ces performances commerciales s'inscrivent dans une dynamique et un progrès constants depuis maintenant quatre ans. Notre part de marché ne cesse de progresser de manière assez diverse selon les marchés. À titre d'exemple, nous avons réalisé de bons résultats en Iran, en Turquie, en Israël et dans les départements d'Outre-Mer. Cependant, nous avons dû faire face à des difficultés sur certains marchés comme l'Algérie, qui est devenu un pays fermé aux importations automobile. Cela étant, nous avons globalement bien progressé en 2017 et nous comptons bien continuer à le faire cette année.