Le marché de l'Afrique de l'Ouest offre de nombreuses opportunités pour le secteur des fruits et légumes. Toutefois plusieurs difficultés sont à prendre en compte selon les résultats d'une étude réalisée par l'EACCE et présentée, à Agadir, en marge de la 9e édition des Trofel. Le marché de l'Afrique de l'Ouest est une opportunité à saisir pour le secteur marocain de fruits et légumes frais, mais le développement de ce débouché commercial, se heurte à plusieurs difficultés. C'est la conclusion d'une étude réalisée par l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), dont les résultats ont été présentés en marge de la 9e édition des Trofel, tenue à Agadir du 25 au 27 janvier (voir aussi page 2). L'étude élaborée sur la base de données de COMTRADE des Nations Unies a mis en évidence plusieurs facteurs liés à la carence d'informations, notamment en ce qui concerne la spécificité des marchés de la région de l'Afrique de l'Ouest, mais aussi les conditions d'accès tarifaire et droits de douane. De surcroît, la multiplicité des régimes fiscaux entre les pays, la non-structuration des circuits de distribution et le manque d'information en termes de prix et statistiques freinent également le développement de ce marché en plus des pratiques informelles liées essentiellement à la dégradation du label marocain à cause de l'exportation des écarts de triage de manière informelle via la Mauritanie, au départ du Souss. La faible disponibilité des moyens logistiques est également relevée. Aujourd'hui, l'EACCE a constaté une absence quasi-totale de lignes directes de transport maritime, ce qui génère des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité-prix des produits exportés en relation avec le transit time et le caractère périssable des fruits et légumes, alors que la faiblesse des infrastructures de connexion entre les pays constitue aussi un véritable handicap au développement des exportations vers l'Afrique de l'Ouest. Les tendances des importations mondiales (2008-2015) montrent que l'Afrique de l'Ouest se place comme un marché prometteur en termes de dynamisme à hauteur de 13%, après l'Asie qui représente 14% tandis que les grands bassins d'importation, en termes de chiffres d'affaires sont l'Union européenne à hauteur de 72 milliards de dollars, l'Amérique du Nord (33 Mds $), l'Asie (41 Mds $) et l'Afrique avec 5 Mds $. Sur ce dernier point, le continent africain se distingue, selon l'EACCE, par une croissance très rapide au niveau de deux zones. Il s'agit de la région de l'Afrique de l'est avec un taux de croissance moyen de l'ordre de 21% et celle de l'ouest à hauteur de 14% contre 12% pour l'Afrique du Nord. En termes de chiffres d'affaires, les pays de l'Afrique de l'Ouest ont importé l'équivalent de 559 millions $ en 2015, contre 267 millions $ en 2010. En comparaison avec cette année, la valeur des importations des pays d'Afrique de l'Ouest a doublé alors que le taux de croissance a atteint 16%. Les principaux fournisseurs selon l'EACCE qui ont profité de cette dynamique sont le Royaume-Uni qui a exporté l'équivalent de 134 millions de dollars alors qu'il était inexistant sur le marché en 2010, suivi par les Pays-Bas dont les exportations ont passé de 88 à 123 millions de dollars en 2010-2015. L'Afrique du Sud a également tiré profit de cette dynamique à hauteur de 95 millions de dollars en 2015 contre 33 millions de dollars tandis que le Maroc et le Burkina Faso ont exporté 22 millions de dollars contre 7 millions de dollars et ils restent très loin des trois premiers pays fournisseurs en termes de chiffres d'affaires.