Le Parlement catalan vient d'élire, ce mercredi, son 15e président, le jeune Roger Torrent. L'indépendantiste et porte-parole de la Gauche républicaine catalane (ERC), dont le leader est en prison, a été élu après deux tours de scrutin, avec 65 voix pour et 56 contre. Le vote a enregistré l'absence de huit voix : il s'agit des élus en cavale à Bruxelles, dont l'ex-président destitué Carles Puigdemont et de ceux en prison préventive. C'est la première session de l'assemblée catalane, depuis les élections et après la fameuse déclaration unilatérale d'indépendance. L'élection du jeune élu indépendantiste (38 ans) à la tête du Parlement catalan n'est que la première étape d'un long et sinueux chemin pour investir le prochain président du gouvernement de cette prospère région espagnole. Celui-ci sera élu parmi le clan séparatiste vu que l'assemblée catalane reste entre les mains des indépendantistes. Outre le président du Parlement, quatre des sept membres du bureau du Parlement sont séparatistes. Après l'élection des membres du bureau du Parlement, place aux commissions et à la formation des groupes, mais la grande expectative sera l'investiture du chef de l'Exécutif catalan. Et c'est à partir de ce moment que le grand spectacle commencera. Carles Puigdemont entend briguer une investiture «télématique» à partir de Bruxelles. Mariano Rajoy qui, bien entendu s'y oppose, l'attend au tournant. La région restera sous tutelle de l'Administration centrale si cette option l'emporte, a-t-il mis en garde. La décision revient à présent au bureau du Parlement, qui devrait statuer sur la validité de cette «investiture 2.0». Si le bureau donne son feu vert, c'est la Cour constitutionnelle qui entrera en scène, suite à une saisine du gouvernement central et gèlera à coup sûr cette prise de pouvoir virtuelle, ce qui relancera le scénario du blocage et mènera probablement à des élections anticipées. À moins que Puigdemont accepte de passer le flambeau, acte inespéré de sa part. Il est à rappeler que la crise catalane aurait coûté un milliards d'Euros et a ralenti la croissance du pays, selon les calculs du ministre de l'Economie espagnol, Luis De Guindos.