L'info a fait le tour des journaux : La chaîne 2M a diffusé une publicité de la loterie nationale. Sur les réseaux sociaux, certains attaquent la chaîne qui, selon eux, a passé outre les lois du gouvernement Benkirane. En effet, les internautes n'ont toujours pas oublié le bras de fer qu'avait engagé en 2012 l'ancien ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi avec les responsables de la chaîne fondée en 1989. El Khalfi avait menacé de démissionner et de quitter le gouvernement si son cahier des charges n'était pas adopté et appliqué. Et parmi les mesures phares annoncées dans le cahier des charges se trouve l'interdiction de la promotion et la publicité des jeux de hasard. Cette interdiction concernera ensuite tous les médias audiovisuels publics ou privés après la publication de la loi 83.13, datée de 2014. Selon l'article 3 de cette loi, la publicité comportant un message publicitaire en faveur de tout service ou produit préjudiciable à la santé des individus tels les armes à feu, les boissons alcoolisées, les cigarettes de toutes sortes, les jeux de hasard et les paris. Selon les responsables de la chaîne, cette polémique n'a pas lieu d'être. En effet, selon une source qui requiert l'anonymat, la chaîne n'a pas enfreint la loi : «Ce qui est interdit par la loi, en vertu du cahier des charges de 2012, c'est la promotion, la diffusion et la publicité des jeux de hasard et des paris sportifs ou hippiques et ce n'est pas le cas de la publicité sujette à la controverse». Selon lui, 2M a diffusé une campagne de communication d'une entreprise sur ses actions sociales et non une promotion des jeux. «Que la société œuvre dans les jeux de hasard ou non, elle a le droit de faire sa promotion. Après, si on avait diffusé une publicité des jeux de hasard, là on aurait pu nous taxer de non-respect du cahier des charges», nous explique-t-elle avant d'ajouter : «On se trouvait face à un dilemme quand on avait reçu la bande-image de la publicité (Voir vidéo en dessous). Si 2M l'avait diffusée, elle risquait d'être attaquée pour non-respect du cahier des charges. Aussi, si elle l'avait déclinée, la chaîne devait dans ce cas-là faire face au refus de ventes d'espaces publicitaires, qui est aussi interdit. Après plusieurs tractations et mûres réflexions, nous avons tranché en faveur de la diffusion de la publicité car nous considérons que ce qui est interdit est la publicité des jeux de hasard, ce qui n'est aucunement le cas de cette annonce. Nous avons toujours respecté nos engagements et le cahier des charges ; c'est le contraire donc qui est à prouver», assure notre source. Le ministère de la Communication, dont 2M est sous tutelle à l'instar de l'ensemble de la SNRT, explique que ce sujet ne relève pas de ses compétences. Il jette la balle dans le camp de la HACA. «C'est à la HACA de trancher, non pas le ministère», nous explique une source bien placée au sein du ministère. «Si l'on se réfère uniquement à la loi, la HACA veille à l'application des cahiers des charges. Le ministère, lui, ne fait que financer et élaborer le cahier des charges en concertation avec les différents acteurs (employés, syndicats, dirigeants, la SNRT, HACA,...», ajoute notre source. «Ce que peut faire le ministère dans ce cas de figure est de demander des explications ou mettre ce sujet sur la table lors du prochain Conseil d'administration de la chaîne», explique-t-elle. Toujours selon notre source, la publicité de tout produit lié de loin ou de près à un jeu de hasard est interdite quel que soit le support (TV, radio et presse écrite) avant de conclure avec ironie : «Le journal à travers lequel le scandale a éclaté, avait publié sur ses pages, deux jours avant ledit article, une publicité d'un jeu de hasard. Il se trouve ainsi dans les «deux poids et deux mesures !».