L'Union européenne et le Maroc ont reporté pour le mois d'avril le début des négociations pour le renouvellement de l'accord de pêche au bénéfice des navires espagnols. Alors que Zakia Driouich, secrétaire générale du ministère de la Pêche, avait annoncé le 4 octobre 2017 à Vigo (Espagne), la volonté du Maroc d'entamer «dans deux semaines» le dialogue avec l'Union européenne (UE) quant à un nouvel accord de pêche, la situation a pris un autre cap. Trois mois après sa déclaration, le dialogue sur le prolongement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE - qui prendra fin en septembre 2018 - demeure toujours en gestation. La cause ? La Cour européenne de Justice doit déterminer la capacité du Maroc à négocier au nom du Sahara ! Dans ce sens, il semble que la question préjudicielle déjà posée par un juge londonien attend toujours le verdict de la Cour de justice de l'UE. Dans sa réponse écrite à une question de 13 eurodéputés, le commissaire européen à la Pêche, Karmenu Vella, avait indiqué le 31 mai que «les eaux du Sahara sont incluses dans l'accord de pêche conclu entre l'UE et le Maroc». À l'heure actuelle, les négociations entre le Maroc et l'UE s'opéreront dans une «courte période» allant d'avril à septembre prochains. La flotte européenne sera donc dans l'obligation de quitter les eaux marocaines jusqu'à ce que le modèle soit clarifié pour les quatre prochaines années. Cela dit, cette attente a instauré un état d'anxiété chez les pêcheurs espagnols qui ont demandé au gouvernement de leur pays d'agir afin de repousser l'éventualité d'une crise identique à celle (entre Rabat et Bruxelles) causée par l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre, en vertu duquel les accords agricoles «ne sont pas applicables» au Sahara. Il est à noter que le Traité actuel autorise la pêche de 126 navires européens, dont une centaine provenant d'Espagne (majoritairement andalous).