Les besoins en financement des infrastructures en Afrique pour les 10 années à venir sont estimés à 60 milliards de dollars américains au moment où, le Continent ne cesse de connaître un déficit notoire dans ce domaine, ce qui affecte sérieusement sa compétitivité sur le plan économique. Pour se pencher sur ces questions, tout en s'attachant au rôle très important et facilitateur que peut jouer la promotion des infrastructures, notamment en termes de développement politique et socioéconomique et d'intégration physique du Continent, la Banque africaine de développement (BAD), via sa commission de suivi du programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) a tenu, les 1e et 2 décembre à Marrakech, une réunion de travail. Le constat fait lors de cette rencontre est que la demande en infrastructures est appelée à s'accroître de façon soutenue à l'avenir, compte tenu de la croissance démographique et des perspectives économiques de l'Afrique, d'où l'impératif d'accélérer le rythme de réalisation de projets dans ce domaine, de développer les services, tout en mettant en place des politiques et des programmes sectoriels harmonisés. En rapport avec ce constat, nombre d'intervenants ont déploré le déficit en infrastructures, leur coût élevé et la faible qualité des services de transport, d'énergie, d'eau, et des technologies de l'information et de la communication (TIC), la faible connectivité des réseaux d'infrastructure, et l'inapplication par les Etats membres des décisions de l'Union africaine (UA) relatives à l'amélioration de l'accès à ces services.. Plusieurs préoccupations ont été également exprimées, concernant la garantie d'une gestion équitable des ressources en eau pour un meilleur usage et la faible mobilisation des ressources par les Etats membres pour la préparation et la réalisation de projets d'infrastructure. C'est dire que cette réunion répond à un double objectif, à savoir : d'une part, l'élaboration d'une stratégie africaine efficiente et efficace pour la promotion des infrastructures dans les domaines du transport, de TIC, de l'eau et de l'énergie, notamment les énergies renouvelables et d'autre part, veiller à ce que cette stratégie soit en adéquation avec les priorités nationales. L'accent a été aussi mis sur l'impératif pour les institutions financières africaines, de tout faire, pour mieux accompagner la mise en œuvre du Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) et impliquer le secteur privé dans le développement des infrastructures. Une palette d'experts a estimé qu'il serait judicieux pour l'ensemble des partenaires d'œuvrer dans le sens d'une harmonisation des réglementations et des normes, de manière à promouvoir l'interconnexion, l'efficacité et la sécurité d'exploitation des réseaux, la mise en place d'un cadre institutionnel approprié pour le développement des grands projets, la contribution au financement du fonds spécial de la Facilité de préparation des projets d'infrastructure du NEPAD et de la Facilité africaine de l'eau, l'accroissement du financement public des infrastructures et la promotion des partenariats public/privé en vue d'accélérer le développement des infrastructures. Tout un programme... Piloté par la Commission de l'Union africaine (CUA), le secrétariat du NEPAD et la BAD, ce programme a pour objectif d'établir une vision et une stratégie cadre pour le développement des infrastructures à l'échelle régionale et continentale dans les domaines de l'énergie, du transport, de l'eau et des télécommunications. La mission de la BAD en tant qu'organe d'exécution du PIDA, consiste à assurer la passation des marchés et la gestion financière, technique et administrative du projet. Autrement dit, le PIDA a pour finalité de promouvoir le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté en Afrique, grâce à la mise en œuvre des réseaux intégrés d'infrastructures régionales. Les besoins financiers du PIDA sont estimés à 11.391.527 USD, un montant qui inclut le coût du panel d'experts (financé par DFID), des ateliers sectoriels de consultation au niveau régional (financés par le FSN et l'UE) et de la mise en place d'une base de données d'infrastructures (financée par l'UE). Les études sectorielles, à elles seules, coûteront 7. 552.343 USD. Elles sont financées par la Banque à hauteur de 25,6 % (1, 933.319 USD); la Facilité africaine de l'eau (FAE) à hauteur de 24,6 % (1.862.224 USD); la Banque islamique de développement (BID) à hauteur de 23,3 % (1.756.800 USD) et le don NEPAD-IPPF, à hauteur de 26.5 % (2 millions USD).