En cette fin d'année 2011, l'heure est au bilan. Sur fonds de crise persistante, si la plupart des secteurs d'activité présents sur la place ont eu leur part de mésaventures, d'autres, pour des raisons à la fois structurelles et conjoncturelles, ont su émerger à nouveau ou consolider leurs acquis. C'est le cas des mines, qui affichent une santé économique et financière presque insolente comparées aux autres secteurs d'activité représentés en Bourse. Sur la base d'une étude réalisée par le Crédit du Maroc Capital, et compte tenu des performances constatées du secteur tout au long de l'année qui s'achève, on peut aisément avancer que 2011 est incontestablement celle des groupes miniers. Managem, la renaissance Au 24 décembre 2010, la valeur Managem est de 697,36 DH, fruit d'une performance annuelle de 193,33 %. Cette progression entamée ainsi en 2010 s'est poursuivie de manière continue en 2011. Au 1er décembre dernier, cette dernière s'établissait à 1.609 DH, soit «un accroissement YTD de 138,86 %», indique le rapport. Une performance financière qui doit autant à la croissance économique du groupe qu'à une gestion de la crise efficace et opportuniste. Sur le plan économique, le chiffre d'affaires consolidé ressort à près de 1,8 milliard de DH, en progression de 35,6 % par rapport au premier semestre de l'année. Le résultat net part du groupe suit la même tendance et termine à près de 305,2 millions de DH (89,5 millions l'année précédente). En termes de stratégie de développement, le groupe a profité des effets à la hausse de la crise sur le cours des métaux en axant ses activités de production sur les métaux précieux, le cobalt et le cuivre. Une stratégie payante actuellement au regard de profits générés mais qui a vocation à changer au regard des prévisions à la baisse des cours de ces métaux sur les prochaines années. Pour l'heure, Managem peut s'enorgueillir d'avoir su anticiper sur les effets de la crise soutenant activement sa production et en réussissant ses investissement, notamment en Afrique. Une valeur à suivre. SMI, assiduité et renouveau Il en est de la filiale comme de la maison mère : la valeur grimpe graduellement tout autant que les performances économiques et commerciales. Ainsi, en une année, la valeur SMI a progressé de près de 93 %, s'établissant au 2 décembre 2011 à près de 3.670 DH. Il en allait de même du chiffre d'affaires à l'annonce des résultats à fin juin 2011, qui passait donc de 297 millions de DH au premier semestre 2010 à 544,5 millions de DH au premier semestre 2011, soit une progression nette de 83% en une année. Une performance commerciale qui doit beaucoup à la flambée du cours de l'argent métal constatée sur l'année 2010, mais aussi à l'intégration du développement de la société dans la stratégie adoptée par Managem, et qui, comme on l'a vu plus haut, a été fort payante. De fait, SMI peut compter sur un cours de l'argent qui ne cessera d'être soutenu, sur des réserves de plus en plus consolidées, mais aussi sur l'augmentation de sa capacité productive. Concernant cette dernière, rappelons que le projet d'Imiter devrait permettre de «mettre en évidence plus de 2.000 tonnes de métal de réserves sur la période 2010-2013, pour une production de 300 TM d'argent de juillet 2012 à 2021». De surcroît, toujours dans le cadre de la stratégie Managem, la société SMI compte ramener le poids des contrats de couverture dans la production totale de 84% en 2010 à seulement 36% en 2012. Une valeur donc «à conserver», s'il on en croit les recommandations faites par le rapport. CMT, du plomb et des ailes Bien que deuxième groupe minier privé marocain, la Compagnie Minière de Touissit (CMT) a tenu, à en croire ses performances pour l'année 2011, à s'accaparer, bon gré mal gré, sa part du gâteau. À son échelle, la progression de la valeur n'a rien à envier à ses concurrents. Si au début de l'année 2010, le titre CMT vacillait autour d'un cours plancher de 915 DH, il est, au 2 décembre dernier de 1.700 DH. Comme la valeur SMI, cette dernière arrive à réaliser des performances là où le marché accumule des pertes. Il faut dire que si la conjoncture se prête à ce type de comportement «non rationnel», les réalisations tant financières que commerciales de la société minière ne laissent rien au hasard. Diversification de ses activités (plomb, zinc, cuivre, or), extension géographique (Côte d'Ivoire, Mauritanie), «affiliation au français OSEAD, un opérateur mondial dans le domaine minier», les ambitions de CMT, soutenues par une demande et un cours des métaux favorablement élevés, sont confortées par les prévisions des rapporteurs du Crédit Agricole. Ces derniers, en recommandant de «conserver» la valeur CMT, et en saluant sa «politique de couverture avant-gardiste», prévoient un accroissement annuel moyen du chiffre d'affaires de CMT de 3,58%. Finalement, si la conjoncture a fortement avantagé le renouveau du secteur minier national, la prudence est toutefois de mise. En effet, si la demande se maintiendra à un des niveaux favorables à l'accroissement de la production minière, rien ne laisse présager la continuité de l'évolution à la hausse le cours de certains métaux.