Saad El Mernissi, Associé de DLA Piper à Casablanca Ces dix dernières années, de nombreux cabinets d'avocats internationaux se sont installés au Maroc pour accompagner la mise en œuvre de la politique de transition énergétique et de construction de grandes infrastructures. Parmi eux figure DLA Piper qui a un nouvel associé dans le royaume en la personne de Saad El Mernissi, lequel nous dévoile l'ambition de son cabinet au Maroc et en Afrique. Les Inspirations ECO : DLA Piper a activement pris part au Forum africain des énergies renouvelables, tenu la semaine dernière à Casablanca. Pourquoi votre cabinet a-t-il choisi d'être partenaire de cet événement ? Saad El Mernissi : DLA Piper est le partenaire stratégique des évènements africains lancés par les organisateurs de cette conférence. L'objectif de ce sponsoring est de promouvoir la pratique infrastructure et énergie de DLA Piper Maroc, qui souhaite participer à la diffusion du savoir-faire du modèle marocain en matière d'énergies renouvelables en Afrique. Votre cabinet revendique une forte présence sur le continent africain. Où est-ce que vous êtes effectivement implanté ? Le dispositif de DLA Piper en Afrique est piloté par deux bureaux, l'un à Casablanca et l'autre à Johannesburg qui est complété par un réseau de cabinets formant le groupe DLA Piper Africa présents dans plus de 17 pays qui couvrent les zones de l'Afrique du Nord (Algérie et Tunisie), l'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Nigéria et Ghana), l'Afrique Centrale (Rwanda et Burundi) et l'Afrique de l'Est (Kenya, Tanzanie, Ethiopie et Ouganda). Le cabinet sénégalais, qui a récemment rejoint le réseau, couvre à lui seul plus de quinze pays de la zone OHADA* à travers des cabinets locaux correspondants. Pouvez-vous nous éclairer sur votre métier d'avocats d'affaires en rapport avec le financement de projets de développement durable en général et d'énergies renouvelables en particulier ? Notre mission consiste à accompagner les trois acteurs des projets d'infrastructure et d'énergie que sont les autorités publiques, les développeurs et les prêteurs dans l'élaboration de la structure contractuelle. En accompagnant les autorités publiques, notre mission consiste à élaborer l'ensemble de la documentation d'appel d'offres, à savoir le règlement d'appel d'offres ainsi que les contrats liés au projet. Nous assistons l'autorité publique pour la sélection du candidat le plus à même de réaliser le projet et nous participons à la finalisation de la documentation contractuelle. Lorsque nous sommes sollicités par les développeurs, nous avons pour mission de revoir et de négocier la documentation d'appel d'offres le cas échéant ou de préparer la documentation contractuelle en cas de projet développé directement par le secteur privé. Enfin dans le cadre de l'accompagnement des prêteurs, qu'ils s'agissent de banques commerciales, d'agences de crédit export ou d'institutions financières internationales, notre mission porte sur la rédaction de la documentation de financement du projet et les garanties. Nous participons à la revue de la documentation contractuelle du projet afin de nous assurer de sa bancabilité. Quels sont les projets que vous avez accompagné au Maroc ? J'ai eu l'occasion d'accompagner les développeurs et les prêteurs dans de nombreux projets d'énergies renouvelables au Maroc. Par exemple, le projet du parc éolien de Tarfaya de 300 MW; les projets éoliens de Nareva sur les sites de Foum el Oued, Akhfenir et Haouma et le parc éolien de Khelladi. Dans le cadre de projets solaires, j'ai agi pour le compte de développeurs émiratis pour la mise en place de plus de 12.000 kits photovoltaïques destinés à l'électrification rurale. Votre métier est-il suffisamment développé au Maroc ? Ces dix dernières années, de nombreux cabinets internationaux se sont installés au Maroc. L'enjeu est à présent de pouvoir offrir aux clients une qualité de service juridique que les acteurs marocains et étrangers sont en droit d'attendre compte tenu du développement du secteur ainsi que de pouvoir disposer d'une réelle connaissance des pratiques et du marché local au Maroc et dans les autres pays africains. C'est ce à quoi s'emploie au quotidien le bureau de DLA Piper au Maroc qui s'appuie sur un réseau international de plus de 4.000 avocats présents dans plus de 40 pays ainsi que sur une équipe présente sur le terrain dédiée aux projets d'infrastructure et d'énergie et composée de collaborateurs ivoiriens, égyptiens, marocains, irlandais et français qui ont exercé en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.