Destiné à muscler l'aval de l'activité agence de moyens de l'IRESEN, le Green Innovation Fund doté de 250 millions DH fera enfin émerger dès l'année prochaine de vraies startups green avec une enveloppe minimale de 5 millions DH par projet. L'IRESEN lance un nouveau fonds d'investissement ! L'événement a eu lieu il y a quelques jours à Rabat, en même temps que le lancement du Fonds Innov Invest (FII) de la Caisse centrale de garantie (CCG). Dénommé Green Innovation Fund (GIF), ce nouvel outil de l'IRESEN, qui sera fonctionnel en 2018, est doté d'un budget de démarrage de 50 millions DH. Il vise à accompagner des startups et petites entreprises vertes, détentrices d'innovations mûres dans le domaine du green, vers le décollage. Pour cela, le soutien individuel par innovation peut atteindre 5 millions DH. Une enveloppe qui semble largement suffisante au Maroc pour incuber une innovation green. En effet, selon Bard Ikken, le directeur général de l'IRESEN, qui a participé au side event sur la présentation de la stratégie énergétique du Maroc à la COP23 à Bonn en début de semaine, «ce qu'il faut savoir, c'est que le GIF n'est pas juste un outil financier qui donne uniquement de l'argent. En réalité, c'est un pack dans lequel il y a de l'accompagnement technique et scientifique, de l'accompagnement pour la protection dans le domaine de la propriété intellectuelle et industrielle et du soutien marketing nécessaire pour pouvoir commencer la commercialisation». Autrement dit, ce Fonds, que l'IRESEN a mis en place avec ses partenaires Global Nexus et la CCG, accompagnera les startups green de l'idée jusqu'au marché. Partant, il devra enfin permettre de faire émerger de vraies entreprises vertes dans le royaume. Soit une cinquantaine en moyenne dès sa première année de fonctionnement ! Ce qui permettra aussi à l'IRESEN de couvrir toute la chaîne de valeur couvrant la recherche, l'innovation et la valorisation. «Nous avons commencé par le financement de projets de recherche collaboratifs, c'est-à-dire des projets de recherche appliquée qui impliquent à la fois des universités, des centres de recherche et des entreprises. Cela constitue l'amont de notre activité agence de moyens que nous avons commencée il y a cinq ans. Maintenant, nous avons mis en place ce nouvel instrument pouvoir financer aussi l'innovation. Et donc là, on se situe un peu plus en aval pour pouvoir valoriser les résultats de projets de recherche qui sont arrivés à maturité», explique le directeur général de l'IRESEN qui nous rappelle comment l'idée leur est venue à lui et à son équipe. «Nous avions, il y a deux ans, une première expérience très positive avec une institution européenne avec qui nous avons conjointement financé quelques projets. Malgré les petites contraintes de cette expérience, notamment en termes d'éligibilité et de montage financier, elle nous a quand même ouvert les yeux pour penser à mettre en place le Green Innovation Fund». Un GIF donc moins contraignant, qui accorde des financements pour l'accompagnement de startups vertes, et de petites entreprises désireuses de se lancer dans l'entrepreneuriat avec des solutions vertes. Les startups candidates au GIF seront, pour commencer, des startups marocaines. Elles devront présenter des innovations dans les domaines de l'énergie solaire (photovoltaïque et thermique), de l'énergie produite à partir de la biomasse, des smart grids et green cities, de l'efficacité énergétique et du stockage, de l'énergie éolienne et de la mobilité durable. Des innovations suffisamment mûres, c'est-à-dire qui ont dépassé le stade du prototypage, pour être acceptées par le Comité qui accorde les financements du GIF. Pour connaître les innovations qui seront sélectionnées, il faudra attendre la fin de l'année. En attendant, l'IRESEN et ses partenaires lanceront prochainement un appel à projets. Et il ne faudra pas s'étonner de voir que la plupart des innovations qui seront sélectionnées préviendront des projets de recherche parvenues à maturité déjà accompagnés au sein de l'IRESEN. En effet, depuis 2011, l'RESEN a investi 400 millions DH pour accompagner 540 projets collaboratifs universités-centres de recherche-entreprises. Et selon Badr Ikken, ce montant sera doublé pour être porté à 800 millions DH entre 2017 et 2023. Ce qui permettra d'accompagner près de 220 projets collaboratifs par an à partir de l'année prochaine. En attendant, le patron de l'IRESEN fonde beaucoup d'espoir sur l'évolution rapide du GIF dont le rôle d'effet levier pour la multiplication d'entreprises green innovantes pourrait être également étendu aux innovations en provenance d'Afrique.