Le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain de Rabat présente l'exposition «De Goya à nos jours» du 31 octobre au 4 février. Une rétrospective concernant le travail d'un des artistes les plus marquants de l'histoire d'Espagne. Toute la peinture est dans les sacrifices et les partis pris, disait celui qui peignait l'histoire de la vieille Espagne en s'insurgeant contre les injustices, la cruauté et la guerre. Toreros, sorcières, contrebandiers étaient les personnages de ses fresques, lithographies, portraits, eaux-fortes, aqua-tintes... Pionnier de l'art moderne, l'art de Goya continue de résonner près de 300 plus tard, ses œuvres n'ayant pas pris une ride. C'est ainsi que le musée Mohammed VI de Rabat expose «De Goya à nos jours», une œuvre qui reflète les origines et l'histoire de la Banque d'Espagne, qui a décidé il y a plus de deux cents ans que l'art devait faire partie de son patrimoine. La sélection retenue rend compte du travail du mécénat, maintenu au fil du temps, depuis la création en 1782 de son prédécesseur, la Banque de San Carlos, jusqu'à nos jours. Composée de plus de 70 pièces, cette exposition donne l'aperçu le plus complet sur l'art espagnol, jamais exposé au Maroc, d'hier à aujourd'hui. Goya y est présenté comme l'artiste ayant le plus contribué à la modernité artistique espagnole, dont la construction se poursuit avec une sélection d'œuvres appartenant à la collection contemporaine. Organisée selon un critère chronologique, De Goya à nos jours rappelle dans sa première partie les origines de la collection, à travers une sélection extraordinaire de portraits, fruits du magistère des portraitistes les plus remarquables. Francisco de Goya, Salvador Maella, Vicente López, Federico de Madrazo, Sorolla et Zuloaga, entre autres, immortalisent tant les monarques qui ont soutenu le développement de l'institution financière depuis sa création que les gouverneurs et les personnages illustres ayant assuré sa promotion. L'exposition s'articule ensuite autour de plusieurs chapitres qui témoignent d'une partie de l'histoire de l'art contemporain espagnol, des années 1950 à nos jours. Le dernier chapitre donne à voir une sélection de la création plastique internationale des dernières décennies. L'exposition cherche à mettre en valeur les lignes de force stylistiques et conceptuelles de la collection à chaque moment, ce qui nous conduit de l'abstraction de tendance informelle, avec les œuvres de Tàpies, Saura, Millares, Guerrero ou Chillida, aux idées innovantes et analytiques d'Asins, Sevilla et de l'Equipo 57. Les réalismes critiques sont également abordés (Canogar, Equipo Crónica, Equipo Realidad) et les productions qui s'interrogent sur la peinture selon diverses optiques (Luis Gordillo, Carlo Alcolea, Barceló ou Miguel Angel Campano). L'exposition se termine avec les regards divergents d'artistes des années 1990 (Pedro G. Romero, Rogelio López Cuenca, Eulàlia Valldosera ou Helena Almeida) et une sélection d'artistes qui adoptent dans leur travail une position proche de l'art conceptuel (Tillmans, Aballí, Joao Louro, ou PepAgut). En guise de clôture, on retrouve une sélection d'artistes qui se sont penchés dans leur œuvre sur les relations entre l'art et l'économie (Cristina Lucas et García-Andújar), ainsi que ceux qui ont fait de la Banque d'Espagne l'objet de leur travail (CandidaHöfer et Javier Campano). En complément de l'exposition, un catalogue de plus de 300 pages réunit toutes les œuvres exposées, accompagnées de textes critiques en français, en espagnol et en anglais.