L'heure est grave chez nos voisins ibériques. Le discours du roi d'Espagne, adressé à deux jours de la tenue du référendum unilatérale d'autodétermination en catalogne, confirme ce fossé qui sépare les nationalistes catalans et le gouvernement central. «Nous vivons des moments graves (...) depuis quelques temps certaines autorités catalanes, d'une manière réitérée, consciente et délibérée, ont enfreint la Constitution. A travers ce comportement, elles ont violé, de manière systématique, les règles approuvées légalement et ont démontré une déloyauté à l'adresse des pouvoirs de l'Etat », a souligné le souverain espagnol, visage ferme et ton solennel. Lors de cette première sortie du roi espagnol depuis le déclenchement de la crise catalane, celui-ci a considéré que l'attitude du gouvernement catalan a sapé « l'harmonie et le savoir vivre ensemble». Durant sept minutes, la durée de son intervention, Felipe VI a réitéré l'appel à rétablir l'ordre constitutionnel et au fonctionnement normal des institutions. « A tous les citoyens catalans, nous vivons depuis des décennies dans un Etat démocratique qui offre les voies constitutionnelles afin que, quelconque personne, puisse défendre ses idées dans le respect de la loi ». Le chef d'Etat espagnol VI a adressé aussi un message d'appui aux Catalans qui ne sont pas accord avec la conduite des autorités catalanes. « Vous n'êtes pas seules et jamais vous ne le serez ». Le souverain espagnol s'est dirigé ensuite aux Espagnols qui suivent les récents événements avec tristesse, pour leur transmettre un message de « tranquillité de confiance et d'espoir aussi ». Que se passera t-il maintenant ? Après ce discours ou le chef de l'Etat espagnol, le flou reste total. Le souverain ibérique n'a formulé aucun appel au dialogue. Le recours à l'article 155 de la Constitution espagnole, qui met en veilleuse le statut autonomique suivi d'une intervention de l'Etat en Catalogne, semble juste une question de temps.