Bank Al-Maghrib a tenu, hier, sa réunion trimestrielle à l'occasion de laquelle il a été décidé de maintenir le taux directeur à 2,25%. Les perspectives 2017 s'annoncent prometteuses. Le taux directeur restera inchangé. Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir ce dernier à 2,25%, lors de sa troisième réunion trimestrielle, le jugeant approprié au vu des évolutions de la conjoncture économique et des projections positives des principaux indicateurs macroéconomiques du pays. En effet, la conseil a noté que l'inflation a ralenti de manière significative, passant de 1,9% au cours des deux premiers mois de l'année en cours à 0,2% en moyenne sur les six mois suivants. Une amélioration principalement imputable au repli des prix des produits alimentaires à prix volatils. L'inflation devrait ressortir à 0,6% sur l'ensemble de l'année 2017, avant de s'accélérer à 1,3% en 2018. Par ailleurs, sa composante sous-jacente, qui retrace la tendance fondamentale des prix, devrait connaître une hausse, passant de 0,8% en 2016 à 1,4% en 2017, puis à 1,6% escompté en 2018. Pour sa part, la croissance devrait bénéficier, d'ici fin 2017, des retombées de la bonne campagne agricole, avec une production céréalière atteignant les 96 millions de quintaux selon le département de l'Agriculture. Une bonne nouvelle qu'annonce la Banque centrale puisque cette production récupère d'une baisse de 12,8%. La valeur ajouté de la filière devrait augmenter de 14,7% cette année, avant de reculer de 1% en 2018, suite à des perspectives agricoles moins prometteuses que celles de la présente campagne. Pour ce qui est des activités non agricoles, celles-ci devraient poursuivre leur reprise avec un rythme de progression de leur valeur ajoutée estimé à 2,9% en 2017 (il était de 2,2% un an auparavant), puis à 3,5% en 2018. Au total, la croissance globale devrait s'accélérer à 4,3% en 2017 après un niveau observé de 1,2% en 2016, puis revenir à 3,1% en 2018. Le prix du pétrole se stabilise jusqu'à fin 2018 Ces évolutions auront lieu dans un contexte international favorable selon BAM, qui explique dans son compte rendu que les dernières données disponibles confirment le raffermissement prévu de la croissance mondiale, tirée par une accélération du rythme de l'activité dans les pays avancés. Dans la zone euro, la croissance s'accélérerait de 1,7% à 2% en 2017 avant de ralentir à 1,5% en 2018, en lien notamment avec le Brexit. Aux Etats-Unis, soutenue par le renforcement de la demande intérieure, elle passerait de 1,6% à 2,1% puis à 2,3%. Bénéficiant de la hausse de la demande émanant des économies avancées et de l'évolution favorable des prix des matières premières et des produits de base, l'activité devrait également s'améliorer dans les pays émergents. Pour sa part, le cours du pétrole a oscillé autour de 50 dollars le baril, fait remarquer Bank Al-Maghrib, qui escompte une stabilité de cet indicateur jusqu'à fin 2018. En revanche, les perspectives d'évolution des prix des phosphates et dérivés devraient baisser sous l'effet des surplus de capacités de production. Ces derniers devraient se situer à 360 dollars/mt en 2017 et à 366 dollars/mt en 2018 pour le DAP et à 100 dollars/mt puis 102 dollars/mt respectivement pour le phosphate roche. Pour ce qui est de la politique monétaire portée par la Banque centrale européenne (BCE), cette dernière s'appuie sur un taux des opérations principales de refinancement resté inchangé à 0%, avec perspective stable sur une période prolongée. Celles-ci se poursuivraient au rythme mensuel actuel de 60 milliards d'euros jusqu'à fin décembre 2017 ou au-delà si nécessaire. De même, la FED a maintenu inchangée, lors de sa réunion de septembre, la fourchette cible du taux des fonds fédéraux entre 1% et 1,25%. Une posture stratégique adoptée pour favoriser les conditions d'amélioration du marché du travail. D'ailleurs, au niveau national, la situation du marché de l'emploi a été marquée au deuxième trimestre, en comparaison avec la même période de 2016, par une entrée nette de 107.000 d'emplois et une légère baisse du taux d'activité à 47,3%. En parallèle, l'économie nationale a créé 74.000 postes d'emplois, dont 52.000 dans l'agriculture. Le taux de chômage a, par conséquent, augmenté de 0,2 point pour s'établir à 9,3%.