Dans l'objectif de simplifier les procédures de création d'entreprises au Sénégal, le gouvernement a mis en place une politique de dématérialisation dans le cadre du Programme de réformes pour l'amélioration de l'environnement des affaires et de la compétitivité (PREAC). Pour permettre aux investisseurs nationaux et étrangers de créer leur entreprise en toute célérité, le Sénégal a entrepris une série de réformes dont la dématérialisation de procédures administratives. Cette approche qui s'inscrit dans le Programme de réformes pour l'amélioration de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) a permis d'accélérer le rythme de création d'entreprises au Sénégal, selon Mamadou Lamine Ba, directeur de l'environnement des affaires à l'Agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix). Il explique que depuis le lancement du Preac en 2013, des réalisations importantes ont été enregistrées. D'abord, la simplification et la dématérialisation des procédures et démarches liées à l'investissement et au commerce essentiellement. Créer son entreprise en 24h Ensuite, la réduction des coûts de transaction, en plus des réformes qui sont jugées «plus difficiles» à achever. Celles-ci concernent les lois qui simplifient la législation du travail et l'accès au foncier. Pour les mesures déjà effectives qui concernent la création d'entreprises, il est désormais possible, d'après M. Ba, pour les particuliers de créer leur société à responsabilité limitée (Sarl) ou Société anonyme (Sa) en 24 heures au Bureau de création d'entreprises (Bce) de l'Apix. Outre ces mesures incitatives, le Sénégal accorde également une attention particulière à la protection des investisseurs. À ce titre, il faut relever l'existence des Accords de promotion et de protection réciproque des investissements (Appi) et ceux de non double imposition qui sont un facteur déterminant pris en considération par les opérateurs économiques avant d'investir dans un pays. Mamadou Lamine Ba Directeur de l'environnement des affaires/Apix Les Inspirations ECO : Comment mesurez-vous l'impact de la mise en œuvre des réformes de l'Etat en matière de climat des affaires ? Mamadou Lamine Ba : Les séries de réformes qui ont été entreprises depuis plusieurs années ont porté leurs fruits. En termes d'attractivité, on peut noter les facilitations dans la création d'entreprises. Mieux, ces réformes ont eu des impacts positifs sur les rapports des institutions financières et autres organismes internationaux. Que ce soit le classement Doing Business de la Banque mondiale, de Mo Ibrahim ou celui du Forum de Davos, l'indice du climat des affaires du Sénégal s'est fortement amélioré. Les investisseurs font de plus en plus confiance à l'Etat du Sénégal grâce à ses performances économiques. On voit que le Maroc occupe des pans importants dans l'activité économique nationale. Existe-t-il plus de facilités accordées aux entreprises marocaines ? Le Sénégal fait le choix d'être un pays ouvert. Que ce soit le Maroc ou un autre pays, nous n'imposons pas des clauses de nationalité sur la création d'entreprises. Par contre, avec le Maroc, nous avons des relations particulières depuis des décennies. Où en est la création d'entreprises par des Marocains au Sénégal ? Pour les investissements marocains au Sénégal, il ne s'agit pas de nouvelles installations d'entreprises. Ce sont plutôt des rachats ou des partenariats avec des entreprises existantes qui étaient contrôlées par des Sénégalais. À côté, il y a, certes, de nouvelles créations d'entreprises marocaines. Ce pays est dans le top 10 des meilleurs investisseurs au Sénégal. 40.000 entreprises créées par an Si l'on se fie aux chiffres du directeur de l'environnement des affaires à l'Apix, ce sont près de 80 nouvelles entreprises qui sont formellement créées chaque jour à Dakar. Dans l'année, sur toute l'étendue du territoire national, on dénombre 40.000 entreprises (personnes physiques et morales) qui sont créées. Pour Mamadou Lamine Ba, pour une comparaison régionale, il faut prendre en compte les personnes morales (Sarl, Sa). Les statistiques montrent que 5.000 entreprises de ce type sont créées chaque année, alors qu'avant les réformes, leur nombre était de 2.000. Cette croissance en matière de création d'unités s'explique en grande partie par la baisse des frais de constitution de dossiers. Un investisseur qui veut créer son entreprise individuelle doit s'acquitter seulement d'une dépense de 30.000 FCFA (45,8 euros). Par contre, pour les personnes physiques, le coût est au total 18.000 FCFA (27,4 euros).