Les 6 partis de la majorité ont bouclé la charte qui permettra de renforcer l'harmonisation entre les différentes composantes de la coalition gouvernementale. En plus de la création d'une instance de la présidence de la majorité, la charte insiste sur la coordination avec les députés et les conseillers via la nomination d'un coordonnateur chargé d'établir les priorités législatives. La majorité gouvernementale est parvenue à tracer les nouvelles règles de conduite pour permettre, à l'Exécutif et aux élus des 6 partis présents au sein des deux chambres du Parlement, de parler le même langage et surtout d'avoir les mêmes préoccupations. Lors de la dernière réunion des partis formant le gouvernement El Othmani tenue le 8 septembre, les derniers réglages ont été apportés au projet de charte de la majorité en vue de son approbation après présentation du bilan des 4 mois d'activité du nouveau gouvernement. La coalition menée par le PJD a fait en sorte que, dans la version finale de la charte, plusieurs structures voient le jour en vue d'éviter le piège des conflits insolubles durant ce mandat. Anticipation À commencer par la mise en place d'une instance de la présidence de la majorité «qui englobe les secrétaires généraux des partis ou ceux qui les remplacent, ainsi que 6 autres représentants», indique le projet. Cette instance devra tenir une réunion tous les deux mois et à chaque fois que cela s'avérera nécessaire, ajoute la même source. Concrètement, cette instance de pilotage sera chargée d'anticiper tous les sujets nécessitant une forte coordination. «Des commissions permanentes ou provisoires devront aussi le jour, qui seront chargées de missions précises comme la communication et l'information et qui devront émettre des communiqués de presse», peut-on lire dans le projet finalisé par les 6 partis. Au souci de la transparence s'ajoute la pénible mission de coordination au niveau des deux chambres du Parlement. Deux propositions ont été émises dans ce sens: la création de deux instances séparées de la majorité au sein de la Chambre des représentants et celle des conseillers, ainsi que la nomination d'un coordonnateur de la majorité au sein des commissions des deux chambres en vue de coordonner les positions à propos des projets et propositions de loi et la présentation d'amendements communs. Diagnostic L'urgence de mettre en place ces nouvelles unités avant le mois d'octobre sont dictées par les contraintes liées au vote de la loi de Finances 2018, ainsi que par les exigences contenues dans la feuille de route qui a été tracée pour les propositions des loi émanant des groupes parlementaires des 6 partis sous la coupole. Au menu également, une plus grande présence de l'instance de la présidence de la majorité au niveau de l'évaluation. Ainsi, le projet de charte préconise l'organisation de séminaires destinés «au diagnostic commun de la conjoncture politique, économique, sociale ou à la présentation du bilan de l'action gouvernementale et parlementaire», souligne le document. À noter que l'un des objectifs tracés vise «l'instauration de la plateforme adéquate pour la mise en œuvre du modèle de développement régional, ainsi que l'accélération du rythme des réformes structurelles jugées prioritaires, selon les nouvelles orientations du programme du gouvernement. Pour tenter de régler le problème de la gestion du temps législatif, «Les efforts nécessaires seront déployés afin de préparer la plateforme adéquate pour sa mise en œuvre, et ce, à travers l'élaboration de la Charte de déconcentration administrative». La question sociale est, pour sa part, toujours érigée en principal objectif de la majorité. Face à l'ampleur des attentes, c'est le renforcement de l'employabilité des jeunes afin de leur permettre d'accompagner les nouveaux métiers mondiaux du Maroc qui sera en ligne de mire, le gouvernement proposant dans cette optique d'œuvrer pour «la réhabilitation de l'enseignement et l'appui à la formation professionnelle, et ce, en plus de la révision des programmes actuels de promotion de l'emploi et l'activation de nouveaux programmes». Comment assurer «la défense commune» ? La charte projetée instaure de nouveaux principes qui mettent en place «la défense commune, la solidarité, l'assiduité efficace et productive au sein du Parlement», selon le document final qui devra recevoir l'aval des leaders des six partis. «La nécessité d'appliquer les décisions des partis de la majorité et de ne nuire à aucune composante de la majorité» sera également exigée durant l'actuel mandat. En cas de divergence des points de vue des composantes de la coalition, «c'est la charte de la majorité qui sera le cadre de référence», ajoute la même source. La défense commune des intérêts des partis formant le gouvernement devra aussi porter sur la convergence des projets annoncés par le programme gouvernemental, dans l'objectif d'assurer l'efficience des actions menées séparément par chaque ministre.