Le célèbre prix littéraire a annoncé les noms des 16 romans et 5 essais retenus cette année. Parmi eux, une tragédie politico-familiale signé Mahi Binebine et une plongée dans la sexualité des Marocains livrée par Leila Slimani. Sur les 16 romans et 5 essais retenus par les membres du jury du prix littéraire Renaudot, figurent deux Marocains qui n'en sont pas à leur premier coup d'essai. Il s'agit d'abord du peintre et écrivain Mahi Binedine dont le roman «Le Fou du roi», sorti le 15 mars dernier aux éditions Stock, a été retenu dans la short-list. Dans ce roman autobiographique, Mahi Binebine se livre a un exercice de rédemption en racontant une tragédie familiale. Lui dont le père a été le bouffon de Hassan II pendant 35 ans et dont le frère a participé au coup d'Etat de Skhirat en 1971. Le père finira pas renier son fils. Ce dernier a été embastillé pendant 18 ans à Tazmamart. En explorant ce drame triangulaire, Mahi Binebine a fait mouche et réussi à séduire le jury du Renaudot. Le Prix Goncourt en 2016 avec «Chanson douce» (edi. Gallimard), Leïla Slimani a été retenue cette année dans la catégorie essais sélectionnés par le jury du Renaudot, pour son ouvrage «Sexe et mensonges, une vie sexuelle au Maroc» (edi. Les Arènes). Un premier essai où Leïla Slimani rassemble des témoignages, essentiellement de femmes, pour aborder la question de la sexualité au Maroc. Un essai qui a reçu un coup de pouce du destin puisqu'il a été publié quelques semaines avant la diffusion d'une vidéo montrant une agression sexuelle collective dans un bus à Casablanca.