L'été est synonyme de plage, de soleil, de repos, mais il est aussi assimilé à la lecture. Avec une rentrée littéraire marocaine riche, des professionnels du livre se prononcent sur les romans de l'été selon les envies. Rattrapage pour ceux qui aurait raté la rentrée littéraire... Il y a du soleil et des bouquins ! À la veille des vacances, les envies se multiplient et les façons de se reposer diffèrent. Même s'il est fréquent de glisser un bouquin dans son sac en allant à la piscine, à la plage, à la montagne. «On observe une augmentation des ventes de livres en été, dans les villes côtières au Maroc ! C'est peut-être dû au tourisme et à une envie de lecture locale. Ou aux habitudes estivales des Marocains. En tout cas, l'augmentation est réelle», explique Fedoua Ennaji des Editions Le Fennec, qui a réalisé une étude sur le sujet. Une bonne nouvelle pour le livre au Maroc, d'autant plus que l'année a été belle en surprises et en romans inspirants et inspirés. D'ailleurs, trois ouvrages sont au top 3 des livres à lire cet été selon les professionnels : «Une chanson douce» de Leila Slimani qui décroche le Goncourt pour avoir dépeint le portrait effrayant d'une nounou mystérieuse qui prend trop de place dans une famille, ou «Le Fou du Roi» de Mahi Binebine, sur un père bouffon du roi et «Celui qui est digne d'être aimé» d'Abdellah Taia, sur la vie d'un jeune Marocain homosexuel à Paris, tous deux en lice pour le prestigieux Prix Renaudot. Des romans qui font l'unanimité, mais qui ne sont pas les seuls bijoux à découvrir. L'éditrice conseille de s'essayer au talent et à la fraîcheur de Latifa Tayah qui signe un premier roman plein de chaleur de son quartier avec «Amour, caftans et escarpins». Dans un tout autre style, Bahaa Trabelsi signe un thriller entraînant et bien esquissé avec «La Chaise du concierge». Selon la journaliste littéraire, Fedwa Misk, qui anime chaque semaine l'émission «Diwane» sur Radio 2M, les vacanciers seront ravis de découvrir «Mourir est un enchantement» de Yasmine Chami qui dresse le portrait d'une famille d'intellectuels à travers les yeux emprunts de nostalgie et de tendresse d'une femme mourante, ou encore «Mon ami, ce futur terroriste» de Nabil Ammar qui raconte l'histoire de deux amis intimes, dont l'un, sans aucun signe annonciateur, se radicalise petit à petit au contact d'extrémistes religieux. La journaliste ajoute une mention spéciale à quelques ouvrages étrangers à ne pas rater, comme «Giboulées de soleil» de Lenka Hornakova, Prix Renaudot Lycées, un roman brillant qui donne la parole à trois générations quasi-spontanées qui complètent un même parcours matrilinéaire, à savoir une enfance sans père puis une vie de fille-mère. Le second roman est «La Septième fonction du langage» de Laurent Binet, un thriller irrésistible sur la mort de Roland Barthès, à parcourir sans modération avant de se laisser tenter par le «Mystère Henri Pick» de David Foenkinos, une comédie pétillante sur une enquête littéraire, fidèle à la plume pleine de fraîcheur et de style de l'écrivain français. De son côté, Stéphanie Gaou, des Editions Les Insolites de Tanger, conseille de relire «Les Dunes paradoxales» d'Abdelhak Serhane, un long poème d'amour et de révolte inspiré par le désert avant de découvrir «Le chant de la dune», premier roman d'Anissa Bouziane. L'éditrice conseille également un retour aux sources, du côté de l'histoire avec «Au détroit d'Averroès» de Driss Ksikès avant de s'évader avec la poétesse Rachida Madani et son ouvrage «Ce qui aurait pu demeurer silence». Un été qui s'annonce riche en littérature !