Bank Al-Maghrib a réalisé une performance exceptionnelle en 2016. Son bénéfice net a presque doublé pour atteindre 1 MMDH en 2016. «Ce résultat inclut la régularisation de la marge d'intermédiation sur les opérations de change des billets de banque étrangers d'un montant de 618 MDH au titre de la période de juin 2012 à décembre 2014», explique BAM dans son dernier rapport annuel. Si on retraite l'effet de cette régularisation, la hausse du résultat net 2016 ressort à 21%. Celle-ci reflète l'effet combiné de l'augmentation du résultat des opérations de placement en devises et de la baisse du résultat de la conduite de la politique monétaire. La principale source de revenus de BAM, à savoir la gestion des réserves de change, marque une nette progression, son résultat ayant augmenté de 63% pour s'établir à 1,7 MMDH. Cette performance a résulté, d'une part, de l'effet-stock favorable en lien avec les investissements réalisés depuis 2015 et, d'autre part, de l'amélioration des taux de placement sur les actifs libellés en dollar. En effet, les produits de placement en devises ont atteint 3,4 MMDH à fin 2016, soit un additionnel d'un milliard dont 929 MDH au titre des intérêts obligataires. Cette évolution, ajoute le rapport de l'institut d'émission, s'explique par l'amélioration de la rémunération moyenne du portefeuille titres résultant des conditions favorables sur le compartiment taux-dollar. Ainsi, le taux de rendement moyen des placements en or et en devises a gagné 19 points de base, passant à 0,71% en 2016 contre 0,52% en 2015. De l'autre côté de la balance, les charges de la gestion des réserves de change ont totalisé 1,7 MMDH, soit une progression de l'ordre de 370 MDH, émanant principalement de la hausse des étalements des primes des titres d'investissement. Par ailleurs, suite à l'abaissement du taux directeur le 23 mars 2016 et au relèvement du taux de la réserve monétaire, la baisse du résultat des opérations de politique monétaire s'est accentuée pour atteindre 60% contre 46% en 2015, revenant ainsi à 355 MDH. Les intérêts issus du refinancement bancaire ont ainsi diminué de plus de moitié, reflétant le recul des injections de liquidités. Consécutivement à l'atténuation substantielle du déficit de liquidité durant le premier semestre de l'année, la Banque centrale a progressivement réduit le volume de ses avances à 7 jours, qui ont été suspendues entre fin mars et fin juin, avant de les reprendre suite au relèvement du ratio de la réserve monétaire. Parallèlement à cela, l'instauration de la rémunération de la réserve monétaire s'est traduite par une charge de 6 MDH. Le résultat des autres opérations recouvre, entre autres, les commissions au titre des prestations de services rendus à la clientèle et les ventes de Dar As-Sikkah pour près de 714 MDH. Les commissions de change ont quant à elles atteint 582 MDH. Enfin, les charges générales d'exploitation culminent à 1,6 MMDH, dont près de 55% dépensées sous forme de masse salariale.