Les parlementaires veulent dresser un nouvel état des lieux relatif au système sanitaire en mettant la lumière sur les entraves réglementaires et budgétaires qui se dressent devant l'application normale de la généralisation des soins. Avant la fin de la session parlementaire, les membres de la 1re Chambre procèdent au diagnostic du RAMED lors d'une réunion programmée le jeudi prochain par la Commission des secteurs sociaux. Le débat se focalisera sur «la rareté des ressources humaines ainsi que les solutions envisageables pour résoudre cette problématique au sein du secteur de la santé, à côté de l'établissement d'un état des lieux du Régime de l'assistance médicale», indique la commission à propos de cette réunion qui intervient à quelques jours de la fin de la session du printemps. Les députés devront aussi mettre en avant «les réalisations et leurs perspectives de développement ainsi que les entraves réglementaires et budgétaires que connaît le système», ajoute la même source. Il s'agit surtout pour les députés de dresser une liste de recommandations avant l'élaboration de la mouture finale du PLF 2018 en vue de doter le système de ressources supplémentaires pour faire face aux problèmes urgents qui menacent la pérennité du régime de l'assistance ainsi que pour l'amélioration de la qualité des services sanitaires. Les données du dernier bilan Les parlementaires ont pu, lors de l'adoption de la loi sur la couverture médicale pour les non-salariés, établir un état des lieux qui porte sur les catégories jusque-là couvertes, et qui englobent les étudiants (288.000) et les immigrés (20.000). Les données qui sont à la disposition des membres de la commission montrent aussi que 64% de la population bénéficient actuellement de la couverture médicale, et sera complétée par 30% des personnes visées par la nouvelle loi qui a été votée à l'unanimité en juin dernier. «Vu le taux élevé des bénéficiaires, mais aussi les problèmes engendrés par le déficit en termes d'infrastructures sanitaires et en ressources humaines, le risque d'influencer négativement le panier des soins est présent», explique un député de la 1re Chambre à ce propos. En ce qui concerne la problématique du déficit des infrastructures et des ressources humaines, le diagnostic des membres de la Commission des secteurs sociaux portera sur le bilan de la commission spéciale qui a été mise en place en fin 2016 pour les hôpitaux inachevés. Cette structure avait en effet relevé que les problèmes à surmonter concernent la coordination entre les services centraux et régionaux du ministère et les autres intervenants dans le processus d'achèvement des constructions en cours. D'un autre côté, et plus de deux ans après l'adoption de la nouvelle carte sanitaire, l'impact tarde à se faire sentir pour les usagers des hôpitaux et des centres de santé. En ligne de mire l'optimisation des schémas régionaux de l'offre des soins qui devront être revus avant la fin de cette année 2017, en fonction des changements qui pourront affecter les prévisions relatives au nombre d'implantations et aux lieux où seront érigés les établissements de santé, ainsi que des besoins en ressources humaines par catégorie et en équipements biomédicaux lourds. Enfin, la coopération avec l'OMS sera également à l'ordre du jour de l'évaluation programmée par les membres de la 1re Chambre. Il s'agit essentiellement de soutenir le développement des outils de planification stratégique et la consolidation du système national d'information sanitaire en améliorant la production des données et leur utilisation, notamment le système d'enregistrement de l'état-civil et les statistiques vitales ainsi que l'identification et la mise en œuvre de mécanismes institutionnels renforçant la multisectorialité. La stratégie de coopération qui a été actée durant cette année et qui s'étend jusqu'à l'année 2021 concerne le renforcement de l'accès équitable des populations à un coût abordable. L'objectif est d'aboutir à la couverture sanitaire universelle avec un accompagnement en matière d'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie sur la qualité et la sécurité des soins ainsi que d'appuyer une réforme des soins de santé primaires centrés sur la médecine de famille avec un renforcement de la coordination entre les niveaux de la pyramide du système de soins. La gestion des stocks des médicaments également à l'ordre du jour La gestion des approvisionnements en médicaments et produits de santé devra changer avant la fin de cette année 2017 afin de combler les insuffisances observées dans le processus de la commande, l'achat, le stockage et la distribution. Malgré les efforts déployés jusqu'à ce jour dans le cadre de l'approvisionnement en médicaments et produits de santé en termes d'économie réalisée (regroupement des achats) et d'assurance qualité (normes et standards européens), l'indisponibilité de ces produits au niveau des établissements de santé est préoccupante. À côté de l'établissement d'une cartographie des processus métier, de nouveaux cahiers des charges seront élaborés pour permettre une plus grande visibilité aux responsables en charge de la gestion des médicaments et des produits de santé, et qui ne disposent pas de système d'information intégré qui pourrait renseigner en temps réel sur les flux liés à cette gestion et aider à la prise de décision.