75% des 821 internautes qui ont répondu au sondage en ligne de Flm semblent optimistes vis-à-vis des perspectives du trafic aérien au Maroc. Seule une minorité de 25% qui a jugé ces perspectives comme étant neutres-négatives. De ce fait, l'optimisme peut être expliqué par le potentiel intrinsèque, les capacités de trafic ainsi que la dynamique enclenchée. Concernant le potentiel, le Maroc accueille déjà 5,1 millions de touristes étrangers dont 4,2 millions arrivent par voie aérienne, ce qui représente pour l'heure 23% du trafic aérien global. D'un autre côté, les Marocains qui voyagent de plus en plus à l'étranger comme le montre la hausse de 20,8% des dépenses voyages sur les 5 premiers mois de 2017. De même, en plus des étudiants marocains à l'étranger, plusieurs MRE ou bi-nationaux possèdent un pied à terre au Maroc et multiplient les déplacements assez souvent. Par contre, le trafic domestique, lui ne représente que près de 10% du trafic global, ce qui demeure très faible, alors que certaines régions -jugées éloignées - restent encore sans liaisons ferroviaires (ex : Sahara, Souss et le Rif). Du côté de l'offre et des capacités, plusieurs efforts ont été fournis au niveau des aéroports. À l'image du nouveau terminal de l'aéroport Marrakech-Menara qui a mobilisé un investissement d'1,2 MMDH et qui dispose désormais d'une capacité supplémentaire de 6 millions de passagers. In fine, avec une capacité de 9 millions de passagers, l'Aéroport de Marrakech est bien armé pour accompagner l'activité touristique. Aussi, mobilisant des investissements de l'ordre de 471 MDH, les travaux d'extension de l'Aéroport Fès-Saiss ont permis de porter la capacité d'accueil annuelle de l'aéroport à 2,5 millions de passagers au lieu de 500.000 actuellement. Par ailleurs, du côté des compagnies, le Maroc dispose désormais de deux alternatives nationales. En effet, la RAM joue un rôle important au niveau du Hub africain et des liaisons long-courrier. De l'autre côté, Air Arabia Maroc s'active au niveau des aéroports provinciaux comme Fès et Agadir ou Tanger. Cette dernière est, pour rappel, une compagnie partiellement marocaine née d'une joint-venture créée par des privés marocains (Holmarcom et FinanceCom) et Air Arabia, sur la relève de Regional Airlines dont l'essentiel du patrimoine (notamment les licences d'exploitation aérienne) avait été apporté à la nouvelle compagnie. Aux dernières nouvelles disponibles, les actionnaires de Regional Airlines détiennent 40% du capital de Air Arabia Maroc contre 41% pour Air Arabia Group. Concernant la dynamique positive, après une hausse de 3,6% du trafic aérien en 2016, les aéroports marocains ont enregistré sur le cumul des 5 mois 2017, un nombre de passagers de 7.936.994 voyageurs, en hausse de 11,8%. Cette croissance à deux chiffres touche quasiment tous les aéroports en dehors de Rabat (+5,97%), Nador (+9,18%) ou encore Laâyoune (+9,31%). Ainsi, par ordre de taille, Casablanca affiche une croissance de 11,38%, contre 9,92% pour Marrakech, 12,04% pour Agadir, 13,98% pour Fès et 15,07% à Oujda. De plus l'aéroport de Tanger a affiché un bond de 32,04%, générant désormais 5% du trafic national. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Qu'est-ce qui pourrait ralentir la croissance du trafic aérien au Maroc ? Farid Mezouar : Je citerais en premier lieu la connexion des aéroports avec les grandes villes. En effet, malgré les efforts réalisés, il est encore compliqué de trouver un moyen de transport direct à partir de nos aéroports vers certaines destinations internationales. Ceci est d'autant plus vrai pour les horaires atypiques. De plus, en termes de cherté et de coût, un passager low cost ne peut perdre d'une main ce qu'il a gagné de l'autre. En second lieu, je pense au maintien de la solidité financière des compagnies nationales. Vous restez optimiste par rapport au secteur ? Tout à fait, car c'est un secteur où l'offre crée souvent sa propre demande. Cette logique semble surtout avoir été priorisée par l'ONMT et les compagnies aériennes partenaires du Maroc. En plus, les gisements de croissance sont importants, notamment au niveau du trafic domestique, de l'essor du tourisme, de la confortation de Casablanca comme Hub de l'Afrique de l'Ouest et de l'amélioration du taux de pénétration au niveau des MRE.