Selon le classement Mercer 2017 sur le coût de la vie, deux villes africaines figurent dans le top 15 des plus chères au monde, alors que Tunis est la capitale la moins coûteuse de la planète. Casablanca et Rabat sont les plus chères au Maghreb. Les rapports de Mercer sur les villes africaines se suivent et se ressemblent. A l'instar des précédentes éditions du classement du cabinet américain sur le coup de la vie, on constate globalement que l'Afrique, dans l'édition 2017 de la publication de Mercer, est une destination à la fois très couteuse et relativement abordable pour les salariés expatriés. En effet, selon l'étude de Mercer de 2017 sur les «tendances mondiales en matière de gestion des talents», un certain nombre de villes africaines continuent à apparaître dans le haut du classement. Il s'agit notamment de la capitale angolaise, Luanda, qui redevient la ville la plus chère au monde, détrônant ainsi Hong Kong. Ce retour dans le haut de ce classement est pourtant assez paradoxal sachant que la monnaie de l'Angola, le kwanza, a beaucoup perdu de sa valeur. En dehors de Luanda, c'est Victoria (14e mondial) aux Îles Seychelles qui arrive en deuxième place au niveau africain. Celle-ci est suivie par la capitale tchadienne, Ndjamena (16e). Dans ce pays de l'Afrique centrale, c'est plutôt la rareté et l'indisponibilité de la plupart des commodités qui rend la vie chère. Top 10 Après ce trio de tête, Kinshasa (18e mondial) arrive en quatrième position continentale. La capitale de la RDC améliore son classement sachant qu'en 2016, elle occupait une inquiétante 8e place à l'échelle planétaire. Lagos, au Nigéria, est cinquième africain en 2017, avec une 29e place mondiale. Là aussi, le recul est important en termes de cherté du niveau de vie, car il y a tout juste un an, la bouillante métropole nigériane était classée 13e mondiale. La chute du Naira, la monnaie nigériane y est sûrement pour quelque chose. Enfin, dans le top 10 africain, on compte également Libreville (33e), Abidjan (42e), Djibouti (49e), Accra (54e) et Abuja (59e). Abordables A l'inverse de ce top 10 des villes les plus chères, il faut noter que Tunis (209e mondial), est la capitale la moins coûteuse en Afrique et dans le monde. Quant aux 2 villes marocaines figurant sur ce classement, à savoir Casablanca et Rabat, elles se placent respectivement aux 130e et 169e rangs au niveau mondial. Sur le plan africain, ces deux cités moyennement classées, même si elles sont les plus chères dans le Maghreb. Enfin, il est à noter que les plus grandes capitales d'Afrique de l'Ouest, où se concentrent la majorité des entreprises marocaines, apparaissent comme relativement chères. C'est le cas d'Abidjan (42e), de Dakar (93e) et de Bamako, légèrement moins chère avec une 126e place mondiale sur un classement qui comprend 209 villes. Cette étude annuelle, qui en est à sa 23e édition, mesure le coût comparatif de plus de 200 éléments dans chaque lieu, y compris le logement, les transports, l'alimentation, l'habillement, les articles ménagers et les divertissements. Ilya Bonic Associé principal et Président du service des ressources humaines chez Mercer La globalisation des marchés est bien documentée, de nombreuses entreprises étant établies dans plusieurs pays du monde et encourageant les missions internationales afin d'améliorer l'expérience de leurs futurs responsables. Qu'il s'agisse de missions à court ou à long terme, l'expatriation des employés présente de nombreux avantages au niveau personnel et organisationnel, dont le développement de leur carrière grâce à l'expérience internationale acquise, la création et le transfert de compétences, et la redistribution des ressources». Nathalie Constantin-Métral Responsable de la compilation du classement Mercer La décision de l'Egypte de permettre à sa devise de fluctuer librement en échange d'un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans pour renforcer son économie a résulté en une dévaluation massive de la livre égyptienne de plus de 100% par rapport au dollar américain, ce qui a fait chuté Le Caire dans le classement». Méthodologie L'enquête annuelle de Mercer sur le coût de la vie révèle que les villes africaines, asiatiques et européennes arrivent en tête de la liste des destinations les plus chères en termes d'affectation à l'étranger. Malgré des changements dans le monde, les multinationales s'appuient sur leur main-d'œuvre mobile pour soutenir l'avancement professionnel et garantir la compétitivité à l'échelon mondial, indique Mercer. Il est à noter que les chiffres de Mercer relatifs aux comparaisons du coût de la vie et du logement locatif sont issus d'une enquête réalisée en mars 2017. Les taux de change en cours à cette période et le panier international des biens et services compilés par Mercer ont été utilisés comme mesures de base. Les gouvernements et les grandes entreprises s'appuient sur les données de cette enquête afin de protéger le pouvoir d'achat de leurs employés en affectation à l'étranger ; les données sur le coût du logement locatif sont utilisées pour déterminer les primes de logement locales des expatriés. La sélection des villes étudiées est fonction de la demande en matière de données.