Le groupe pop-rock saharien et néo-punk, Doueh, célèbre la fête de la musique à l'Institut du monde arabe à Paris, le 21 juin lors d'un concert qui célèbre les sonorités du monde. Les sonorités du monde entier résonneront mercredi 21 juin à l'occasion de la 36e Fête de la Musique. De Rio de Janeiro à Pékin, de Bogota à Manille, de Stockolm à Beyrouth, de Merida à Berlin, et dans 50 grandes villes des Etats-Unis... publics et musiciens seront au diapason pour fêter ensemble, la musique. Jack Lang, son créateur, président de l'Institut du monde arabe (IMA) reconduit encore et toujours, le concept de «dialogue des cultures» qui correspond le mieux à sa vocation et à ses objectifs avec une programmation inédite. «À nouveau, une large place sera accordée aux musiques de la nouvelle génération, qui, ces dernières années, à l'image du raï ou des groupes adeptes des fusions avec le jazz, le reggae, le rock, la soul ou la pop, ont franchi le saut... international. Sans oublier le volet oriental classique et la tradition patrimoniale», Jack Lang. Le Maroc sera représenté par le groupe Doueh riche de sa rencontre avec le groupe Cheveu. Cette rencontre musicale pour le moins explosive s'apprête à ensorceler la scène de l'IMA, dès 20h30. La formation y présentera son album, fruit d'une rencontre improbable qui a su faire des étincelles musicales. «Deux arts de vivre la musique au quotidien, deux manières de transmettre, deux façons d'enchanter, ou non, le monde, deux rapports au répertoire, à la tradition, à la création, deux visions du collectif... La liste est longue de ce qui pouvait a priori faire qu'ils ne se rencontrent jamais, qu'ils ne s'entendent pas». Tout laisse à penser que ce disque, réalisé en 10 jours, paraissait comme un défi un peu surréaliste, une mission quasi-impossible, où le temps allait compter. Le croisement artistique avec le trio néo-punk Cheveu donne au final «un big bang tellurique, une création atomique, une histoire d'énergies «primitives» qui remet les pendules à l'heure du Tout-Monde. Le group Doueh qui est issu de la ville de Dakhla, a joué aux Etats-Unis et en Europe dès 2008 après avoir été découvert à l'occasion du Festival mer et désert de Dakhla, en 2007. Ce quatuor propose une musique traditionnelle hassanie électrifiée. La chanteuse Halima Jakani est aujourd'hui reconnue au delà des frontières comme l'une des plus belles voix saharaouies de ces 20 dernières années. La guitare électrique est, en fait, devenue un instrument courant de la musique sahraouie dans les années 1970. Mais Doueh a su en faire le catalyseur d'influences africaines et occidentales, en intégrant des arpèges électriques aux accents pop, folk, blues, issus de ses influences musicales (Jimi Hendrix, James Brown). «Ce qui fait qu'aujourd'hui cette musique hassanie est mélangée à des éléments modernes pour toucher un public plus large, pas seulement oriental ou maghrébin», dit-il. Guitariste hors pair, Doueh est capable de jouer des solos hypnotiques, parfois même avec une pédale «wahwah» ! Un vrai guitariste héros du désert, en somme. À mi chemin entre punk, pop et électro, le trio parisien Cheveu existe depuis 2003 et possède à son actif 4 albums, tous salués par la presse musicale de Londres à Madrid, et de New York à Tokyo. Ils ont souhaité sortir de leur zone de confort et s'ouvrir à des sonorités dont ils ignoraient tout avant la rencontre et, ainsi, offrir à cette création tous les possibles. Le concert de l'IMA sera aussi l'occasion de découvrir des groupes comme El Bahdja, Trans-Galactic Arabic Music Orchestra, Mazzika, Klima et Kader Tiarti.