L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a reconduit l'accord de limitation de sa production pour les neuf prochains mois. Par conséquent, le cours de l'or noir a perdu 5% le 25 mai. Quelles sont alors les actions à détenir du secteur ? Dans un contexte d'abondance de l'offre pétrolière et d'une forte augmentation de la production américaine, la récente réunion de l'Opep était très attendue. Ces dernières semaines, le cours du pétrole (Brent) s'est en effet sensiblement replié, navigant plus près des 50 dollars que des 55 dollars du début d'année. En cause, la réactivité des pétroliers de schiste américains. En effet, sur les deux premiers mois de 2017, la production a bondi de 250.000 barils par jour Outre-Atlantique. Dans ces conditions, il semblait inévitable que l'issue de la réunion de l'Opep tenu le 25 mai, reconduise son accord de limitation de la production appliqué depuis le 1er janvier. Plusieurs membres du cartel s'étaient d'ailleurs largement exprimés ces derniers jours, laissant entendre qu'une reconduction pour neuf mois était quasiment acquise. Et en effet l'Organisation a prolongé l'application des conditions décidées fin 2016 jusqu'en mars 2018. En novembre dernier, l'Opep et certains producteurs non membres du cartel (Russie notamment) s'étaient engagés à couper dans leur production pour un total d'1,8 million de barils par jour. Un cours entre 50 et 60 dollars L'annonce de cette prolongation, largement anticipée, pour le moins que l'on puisse dire, a malgré tout déçu certains observateurs qui espéraient de nouvelles baisses de production. Le 25 mai, le cours du Brent a accusé le coup, chutant de près de 5% en quelques heures, à 51,50 dollars. Cet événement ne modifie pas les perspectives des cours du brut, annoncé par plusieurs analystes. Ainsi, le prix de l'or noir devrait rester bloqué entre 50 et 60 dollars au grand maximum au cours des prochains mois. Un repli plus marqué ne ferait les affaires ni de l'Opep ni des producteurs américains et un fort rebond rendrait rentables trop de ressources de schiste aux Etats-Unis et ne serait donc pas tenable, relève un analyste du «revenu». En Bourse, les investisseurs se montrent fort prudents, notamment en ce qui concerne les valeurs pétrolières du Cac40, qui réagissent de manière intrinsèque à toute décision de l'Opep. D'après un article du «Revenu», il faut rester à l'écart de CGG et de Vallourec. Le premier va lancer une restructuration financière largement dilutive pour les actionnaires existants. Le géant des tubes sans soudure est en meilleure posture et profite notamment du retour en grâce de l'industrie pétrolière américaine. Cet effet est toutefois déjà bien intégré dans le cours. «Nous attendons d'autres signaux encourageants avant de revenir sur l'action». En ce qui concerne la valeur Total, son potentiel boursier semble limité avec un Brent autour de 50 dollars. En même temps, à ce niveau, la Major est tout à fait capable de maintenir son généreux dividende qui justifie à lui seul de conserver le titre. Pour ce qui est de TechnipFMC, elle représente la seule valeur dont le profil risque/bénéfice est convaincant pour les analystes du «Revenu». Des incertitudes demeurent sur l'impact de la fusion, notamment au niveau de la motivation des salariés, un récent article des Echos illustrant un certain désenchantement des employés français, mais le groupe est le plus solide du secteur des services pétroliers français. Son carnet de commandes pourrait commencer à se redresser et entraîner un déclic chez les investisseurs. «Nous travaillons actuellement sur beaucoup plus d'avant projets que nous ne le faisions il y a un an, ce qui pourrait déclencher le lancement de projets d'ici fin 2017 ou début 2018», a récemment indiqué Thierry Pilenko, président exécutif du groupe franco-américain et ex-pdg de Technip, rapporte la presse internationale. Privilégier les activités les plus rentables Le défi des pétroliers actuellement réside dans la réduction des coûts, celle du nombre de projets, la renégociation des contrats des fournisseurs et le recours à des technologies moins coûteuses. Les compagnies veulent réduire le champ de leurs activités et privilégier celles qui offrent le meilleur retour sur investissement, du fait du resserrement des marges bénéficiaires. Une résultante de la baisse des cours du brut. Une autre alternative qui s'offre aux entreprises du secteur afin de palier à la crise que connaît ce dernier, la fusion-acquisition. En ce sens Shell, qui avait bouclé en février le rachat de BG pour 54 milliards de dollars, entend ainsi se concentrer sur le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) et la production pétrolière en eaux profondes, notamment au Brésil, deux domaines jugés plus attractifs et dans lesquels BG dispose d'une position de premier plan. BP, lui, se concentre sur le golfe du Mexique et l'Egypte, où il a approuvé un projet de 12 milliards de dollars en 2015. Total a lui aussi entamé une revue de projets «sans concession». Il est clair que les sociétés pétrolières recentre leur activité afin d'éviter des coûts supplémentaires et privilégier les activités les plus rentables.