Bien que l'Etat, à travers le contrat-programme 2011-2020, ait inscrit dans sa stratégie l'amélioration des circuits de commercialisation des produits avicoles et l'organisation de la production selon un modèle d'agrégation autour des abattoirs industriels avicoles, les résultats ne semblent pas encore être satisfaisants. On en veut pour preuve que les structures d'abattage avicole moderne au Maroc ont connu un développement remarquable durant ces vingt dernières années, passant de 3 à 25 abattoirs agréés, répartis sur l'ensemble du territoire national. Il est à noter que plus de 93 % du poulet et 12 %de la dinde sont toujours vendus à l'état vif. Du côté légal, il est aussi regrettable, selon les professionnels, qu'une portion très importante des achats des collectivités se fasse encore à travers des circuits traditionnels, alors même qu'il existe une circulaire qui impose à ces entités de s'approvisionner auprès des abattoirs agréés. Dans le cadre des efforts entrepris pour sensibiliser et assurer une meilleure protection du consommateur, l'Association nationale des abattoirs industriels avicoles compte multiplier ses actions dans ce sens, à travers l'organisation d'une tournée dans sept villes du royaume, d'une durée de trois mois. L'objectif est de tenir une série de séminaires régionaux articulés autour de la thématique «Intérêt des viandes de volailles issues des abattoirs avicoles, dans la restauration collective». Après le séminaire régional de Rabat tenu le 2 novembre, l'ANAVI fera escale le 16 novembre à Marrakech, avant de poursuivre son périple vers Casablanca le 30 novembre, Tanger le 14 décembre prochain, Fès le 28 décembre, Oujda le 17 janvier 2012 et Agadir le 28 janvier. Selon l'association professionnelle, ces séminaires régionaux constituent une occasion de sensibiliser l'ensemble des segments de la restauration collective (hôtels, restaurants et collectivités publiques et privées) quant à l'obligation réglementaire à s'approvisionner exclusivement en viandes de volailles préparées dans les abattoirs agréés et d'autre part, d'informer les opérateurs de la restauration collective des avantages de ces viandes certifiées. C'est dire que les travaux de chaque séminaire seront articulés autour de trois axes à savoir : les dispositions législatives et réglementaires relatives aux activités des abattoirs avicoles, le rôle des collectivités locales dans le contrôle des circuits de commercialisation et les conditions d'abattages et de traitement des viandes de volailles dans les abattoirs avicoles. La filière d'abattage au Maroc Les abattoirs avicoles sont agréés et contrôlés par les Services vétérinaires de l'ONSSA et sont supervisés par un vétérinaire interne. Ils répondent à des normes strictes en matière d'hygiène et de salubrité, conformément à l'arrêté n°448-06 du 8 mars pris pour l'application de la loi 49-99. «Ces abattoirs sont les seuls à pouvoir garantir une qualité sanitaire des viandes de volailles», indique un professionnel. Une telle qualité est matérialisée par des étiquettes sanitaires qui leur sont délivrées sous le contrôle de vétérinaires de l'Etat et qui assurent la traçabilité des viandes de volailles, de la ferme au consommateur.