Concurrencés par les abattages clandestins et les tueries dites «classiques», les abattoirs industriels avicoles tirent de nouveau la sonnette d'alarme. En ligne de mire, la non-application de la réglementation sur l'approvisionnement de la restauration collective. Où en est-on avec le fameux Schéma directeur national des abattoirs avicoles ? Initiateur du projet, le ministère de l'Agriculture avait promis de rétablir l'ordre dans les abattoirs avicoles. Il était question notamment d'améliorer les conditions techniques et sanitaires de l'abattage, d'assurer le contrôle de la salubrité des produits, de promouvoir la qualité et, partant, de protéger l'environnement. Or, force est de constater aujourd'hui que, sur le terrain, on est encore loin de ces objectifs. Difficile de déterminer le nombre des abattoirs traditionnels. Au regard de l'ANAVI (Association Nationale des Abattoirs Avicoles), les changements promus tardent à se réaliser. L'absence d'une base juridique et réglementaire favorise le foisonnement de l'informel. L'inspection sanitaire ne concernerait que l'abattage industriel, tout d'ailleurs comme la charte sanitaire réglementant la protection des élevages avicoles et le contrôle de la production et la commercialisation. Hésitant devant le poids social de toute réforme, le ministère de l'Agriculture s'est limité pour le moment à l'instauration du code d'importation des poussins comme grande mesure. Des problèmes en suspens qui ne sont pas pour plaire à l'ANAVI qui continue de protester contre la concurrence déloyale des abattoirs clandestins. Ces derniers ne répondent à aucune norme hygiénique et sanitaire et échappent à tout contrôle vétérinaire alors que certains d'entre eux abattent des quantités supérieures à ceux des abattoirs agréés. Bref, les industriels voudraient du ministère l'application de la réglementation en vigueur relative à l'inspection sanitaire des produits animaux mis sur le marché, particulièrement en ce qui concerne l'approvisionnement de la restauration collective. Ces revendications ont été réitérées à chaque fois, en particulier lors du séminaire sur la «viande de volaille dans la restauration collective » tenu courant octobre avec le concours de la Direction de l'Elevage et le soutien de l'US Grains Council. En juin dernier, le ministère ainsi que beaucoup de services concernés ont reçu les résultats d'une étude détaillée sur « la viande de volaille dans la restauration collective », réalisée par l'ANAVI, à travers le bureau d'études « Daif Conseils ». L'objectif de l'association, c'est d'amener l'ensemble des segments de la restauration collective à s'approvisionner exclusivement en viandes de volailles inspectées. Engagée dans une logique de moindre coût, cette corporation ne peut à l'évidence se soumettre à une nouvelle réglementation sans contraintes. Au ministère de l'Agriculture donc de prendre les mesures qui s'imposent. L'ANAVI souhaite en particulier voir le renforcement de l'inspection par l'application de la réglementation en vigueur, l'organisation de visites inopinées et répétées des commissions de contrôle, l'obligation de mentionner dans les cahiers des charges des appels d'offres relatifs à l'approvisionnement de la restauration collective que les viandes de volailles doivent provenir d'un abattage agréé… L'Anavi insiste en particulier sur la mise en œuvre d'une campagne de sensibilisation auprès des responsables de la restauration collective et publique, passage obligé vers des relations de partenariat solides entre les professionnels et l'Administration, pour enfin mettre en œuvre un plan d'action pratique de mise à niveau des circuits de distribution des viandes de volailles.