C'est une opportunité en or pour le partenariat maroco-indien. Le Maroc est engagé dans des chantiers structurants de deuxième génération et l'Inde est en plein basculement économique vers les nouvelles technologies et les énergies renouvelables. Les ordres de grandeurs ne sont pas les mêmes, mais les deux pays ambitionnent de démultiplier leurs échanges dans le cadre d'une approche de développement sud-sud. C'est dans ce contexte propice que les travaux de la 5e session de la Commission mixte maroco-indienne se sont tenus, vendredi dernier à Rabat. Moulay Hafid Elalamy croit fermement dans ce potentiel affirmant que les opérateurs marocains et indiens, tant étatiques que privés, pourront joindre leurs efforts en vue d'explorer «pleinement» le potentiel de l'Afrique en matière d'investissement et de développement. Le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, a rappelé la volonté du Maroc de se positionner comme hub régional en matière de co-développement dans des secteurs phares comme l'industrie, l'agri-business, les infrastructures, l'inclusion financière et les énergies renouvelables. Potentialités énormes Dans ce schéma, l'Inde a besoin du Maroc pour mieux s'ouvrir sur les opportunités africaines, surtout dans les pays de l'Afrique de l'ouest et ceux francophones. La création d'emplois et de valeur ajoutée sont les leitmotivs pour le Maroc comme pour l'Inde dans leur recherche de partenariats. Toutefois, il va falloir remédier à ce trend baissier (-3,5%) qui caractérise les échanges commerciaux entre les deux pays durant les cinq dernières années. En effet, la valeur de ces échanges est passée de 2 milliards de dollars en 2011 à 1,4 milliard de dollars en 2016. La machine disposant de potentialités énormes ne tourne pas encore à plein régime. Par contre, les importations marocaines en provenance de l'Inde ont crû de 9% durant la même période, passant de 596 millions de dollars en 2011 à 631 millions de dollars en 2016. Ces importations concernent principalement les produits énergétiques, le textile, les médicaments et autres produits pharmaceutiques. Point positif comme l'a rappelé, la ministre d'Etat pour le Commerce et l'industrie de l'Inde, Nirmala Sitharaman, qui co-présidait la commission mixte, la joint-venture dans le domaine du phosphate établie entre le Maroc et l'Inde ainsi que les investissements réalisés par le royaume dans le domaine des engrais. Elle a émis son souhait de voir davantage d'entreprises marocaines aller investir en Inde, notant que les IDE indiens au Maroc ont atteint en 2016 un total de 138 millions de dollars.