L'économie britannique semble être sans direction économique concrète à quelques semaines des élections anticipées prévues le 8 juin. Malgré un chômage à ses plus bas niveaux, le Royaume-Uni continue de subir une forte inflation et une baisse de croissance. Un chômage en baisse, une inflation en hausse et une croissance atone! Telle est la situation du Royaume-Uni aujourd'hui. En effet, après avoir entamé les négociations pour un imminent Brexit, les British maintiennent tant bien que mal la survie de leur économie. D'après les récents chiffres publiés sur la situation de l'emploi, le marché économique britannique a pu contredire les prévisions avec un taux de chômage à son plus bas historique s'établissant à 4,6%. Du jamais vu depuis 1975 relèvent certains articles de la presse internationale. Ainsi au premier trimestre de l'année, ce ne sont pas moins de 122.000 personnes supplémentaires qui on rejoint le marché du travail britannique. Une embellie pour la situation macroéconomique du pays qui est sujette à beaucoup d'incertitudes suite à son divorce avec l'Union européenne. Que cachent les chiffres sur l'emploi ? D'après les chiffres communiqués par l'Office des statistiques nationales (ONS), le marché du travail au Royaume-Uni s'est appuyé sur la montée du nombre de travailleurs indépendants. Il s'agit ici de personnes n'ayant pas de contrat de travail, mais qui facturent des services à des particuliers ou entreprises. Le nombre de travailleurs (ouvriers de la construction, charpentiers, chauffeurs de taxi, etc...) comptabilisés dans cette catégorie a augmenté de 82.000 pour atteindre 4,78 millions de personnes à fin mars 2017. Une inflation galopante Toutefois, malgré la légère amélioration du marché de l'emploi, le Royaume-Uni s'en sort mal pour ce qui est de l'inflation. En effet, celle-ci atteint 2,7% au rythme annuel. Thomas Page-Lecuyer, stratégiste à CPR Asset Management, avait indiqué lors d'une récente intervention sur les plateaux de BFM Business pour l'émission Intégrale Placements, que l'on devrait s'attendre à une inflation de 3% d'ici la fin de l'année. Un chiffre énorme pour le pays en voie de s'isoler de l'Union européenne. D'après Thomas Page-Lecuyer toujours, cette hausse de l'inflation est due entre autres à la dépréciation du pounds, découlant d'une inflation apportée (importée). En effet, étant donné que la devise britannique s'est dépréciée, les prix des biens et services importés de l'étranger ont augmenté. Il y a un autre facteur ayant contribué à l'encouragement de l'inflation, c'est le ralentissement de l'activité de la Banque centrale combiné à une consommation des ménages qui stagnent depuis des mois. Ainsi, la situation économique actuelle du Royaume-Uni marquée par une inflation qui frôle les 3% et une consommation qui n'augmente pas, met la banque centrale dans une situation délicate. Celle-ci se retrouve devant un dilemme entre hausse ou baisse des taux. En effet, car pour relancer la consommation, la Banque centrale devrait baisser ses taux. Toutefois, elle devrait les hausser afin de baisser l'inflation galopante. D'après Thomas Page-Lecuyer toujours, la Banque centrale est actuellement dans une situation d'attentisme et ne devrait opérer aucune modification des taux, du moins jusqu'aux élections anticipées prévues le 8 juin . Ces paramètres rendent la situation britannique assez compliquée d'un point de vue économique et financier à un moment où le pays converge vers le début des négociations avec Bruxelles.