Les mouvements enregistrés sur le titre BCP le 11 mai seraient annonciateurs d'un processus de transformation lancé par le groupe bancaire marocain. Les opportunités offertes par le marché des titres seraient derrière cette stratégie. Dans le cadre de son plan Elan 2020, la Banque centrale populaire (BCP) s'active à réajuster son organisation afin de devenir un groupe financier universel aux grandes ambitions à l'international - mais surtout régional - D'ailleurs, les choses commencent déjà à se mettre en place. Selon le marché, certaines transactions majeures enregistrées sur la valeur BCP pourraient s'apparenter au processus de transformation. C'est ce qui est ressorti des mouvements sur le titre du groupe de jeudi 11 mai. Le marché a été témoin d'une opération portant sur plus d'1,4 million d'actions de la BCP, soit l'équivalent d'un volume global de plus de 540 MDH. Une opération stratégique qui ferait suite à un reclassement de titres en interne. Selon certains analystes, cette transaction concernerait la création de la nouvelle entité «Mediafinance», première banque marocaine dédiée à l'activité «Titres». Dans une optique de consolidation, la banque entend ainsi améliorer ses services bancaires et financiers à travers sa filiale. Elle compte surtout sur les opportunités offertes par le marché des titres, notamment avec l'arrivée imminente de nouvelles classes d'actifs, à savoir les OPCI et les sukuks, sans oublier l'évolution remarquable du marché du prêt/emprunt de titres. Conscient du potentiel de cette activité, BCP n'a pas hésité à intégrer cette initiative dans son plan stratégique qui vise à doubler la taille du groupe au terme des cinq prochaines années. La banque semble bien lancée dans son évolution. Par ailleurs, elle a bouclé une année 2016 assez solide. Dans son ensemble, l'essentiel des agrégats financiers du groupe se sont placés dans le vert. La 4e capitalisation de la Bourse de Casablanca a dégagé un produit net bancaire de 15,6 MMDH, en hausse de 2%. Une progression qui provient principalement de la hausse soutenue des activités de la banque de financement et d'investissement (+8%) et par la Banque à l'international (+6%). De même, en 2016, le groupe a poursuivi le développement de ses activités à l'international, contribuant à hauteur de 16% du PNB contre 15% un an auparavant, notamment à travers sa filiale Banque Atlantique. Ainsi, les activités dans la région subsaharienne ont réalisé une hausse de 6% de leur PNB, grâce à une nette appréciation de l'activité de collecte des dépôts et d'accord de crédits qui ont évolué respectivement de 7% et 9%. Le groupe bancaire a également enregistré un RNPG de 2,64 MMDH, en augmentation de 5,3% par rapport à 2015. Par ailleurs, BCP consolide sa place de premier collecteur de l'épargne au Maroc, avec une hausse de 4% des dépôts en 2016. Le résultat d'exploitation de la banque s'est établi à 4,45 MMDH, soit une baisse de 3% suite à des charges d'exploitation en hausse de (+5,1%) et de gestion proactive des risques (-5,0%). En effet, le coût du risque s'est établi à 3,3 MMDH, en légère hausse de 2,14% par rapport à 2015. Le coefficient d'exploitation de la banque panafricaine s'est détérioré augmentant de 146 points de base pour s'établir à 50,36%. Le résultat net part du groupe s'est élevé à 2,64 MMDH, en accroissement de 5,26% en glissement annuel. Le groupe se révèle assez rentable avec des indicateurs en nette amélioration dont le ROE qui a atteint 12,9% (+20 point de base) et un ROA de 0,75% (+10 points de base). Avis de AlphaMena Notre couverture bancaire (21 banques, une capitalisation boursière de 84,917 milliards d'euros) a gagné 1,37% depuis le début de l'année, en ligne avec la performance réalisée par l'ensemble de l'univers AlphaMena. Les banques semblent encore subir l'environnement macroéconomique extrêmement difficile de la région attribué à la dégradation de la liquidité et la montée du taux de défaut. Cependant, la croissance des revenus est décidément impressionnante et confirme que le top-line n'est pas le facteur clef pour la croissance des bénéfices, spécialement dans ce contexte. D'ailleurs, les investisseurs n'achètent pas les banques pour la croissance de leurs revenus. Aussi, l'effort de provisionnement des banques ne devrait pas ralentir dans les années à venir. Concernant, la BCP, ses réalisations restent en ligne avec nos estimations...Aussi, le modèle particulier de BCP lui a permis de surperformer le secteur bancaire marocain, ce qui lui confère une valorisation qui tient compte des métiers de la banque de détail (Banque de détail au Maroc et Banque de détail à l'international et Offshore) valorisée à 11,9x PE, de Maroc Leasing (coté en Bourse), ainsi que des autres services financiers (Assurance, services...) valorisés à 8,0x PE. Une valorisation intrinsèque reflète les changements qu'a connus la banque suite aux différentes acquisitions et absorption qui ont permis à la BCP la diversification de son activité et qui avaient un impact important sur la rentabilité des capitaux propres.