Les salles des marchés ont significativement amélioré leur contribution à la croissance des résultats des banques en 2013. Analyse. À l'analyse des différentes composantes de la croissance des revenus des banques en 2013, l'on constate que le résultat des activités de marché a plus que doublé sa contribution. Celle-ci est, en effet, passée de 12,1% en 2012 à 27% en 2013. En revanche, la contribution de la marge d'intérêt dans la croissance du PNB bancaire s'est affaiblie passant de 54,9% à 46,5%. La marge sur commission améliore également sa contribution à 27% au lieu de 24,8%. C'est ainsi que les salles de marchés ont significativement amélioré leur contribution à la croissance des résultats des banques en 2013. Si la marge d'intérêt et la marge sur commissions ont progressé respectivement de 5,3% et 12,9%, le résultat des activités de marchés des banques marocaines cotées a, lui, porté sa croissance à 20,8%. Pour mémoire, le produit net bancaire du secteur s'est établi à 47,9 MMDH contre 44,4 MMDH à fin 2012, en augmentation de 7,9%. Pour, Fayçal Leamari, responsable Capital Markets du groupe Attijariwafa bank, cette croissance a plusieurs explications : «La première est l'environnement économique globalement favorable depuis une décennie avec une croissance moyenne qui avoisine les 4 à 5%. En parallèle, il faut noter que de nombreux assouplissements réglementaires ont permis des innovations importantes. Pour ne citer que quelques exemples, la possibilité donnée aux opérateurs économiques marocains de traiter dès 2004 des couvertures sur matières premières, des options de change, des produits dérivés de taux, la possibilité d'investir en devises pour les banques, les OPCVM et les assurances et ceci dès 2007». Il faut également noter la volonté des banques marocaine tels qu'Attijariwafa bank, à juste titre, d'accompagner les opérateurs économiques du pays dans la couverture de l'ensemble de leurs besoins financiers et de conseils, y compris ceux relatifs aux marchés des capitaux. La salle des marchés d'AWB génère 2,9 MMDH En effet, la première banque du Maroc a depuis longtemps identifié les activités de marché comme étant un important relais de croissance, au même titre que l'internationalisation du groupe et le développement des activités de la banque de détail et de la banque de financement. D'ailleurs, la contribution des résultats de marché a connu une progression significative sur les dernières années, témoignant de l'importance de cette activité. Celle-ci est ainsi passée de près de 14% du PNB en 2010 à plus de 18% pour 2013. Et, «l'exercice 2014 se profile plutôt bien pour les activités de marché», nous confie Fayçal Leamari. Pour mémoire, le groupe Attijariwafa bank affichait à fin 2013, un PNB en appréciation de 4,9% à 17,9 MMDH. Celui-ci intègre une marge d'intérêt de 10,6 MMDH (en appréciation de 5,4%) et une marge sur commissions de 3,7 MMDH (+4,7%). le PNB recouvre également un résultat des opérations de marché de 2,9 MMDH, en croissance de 8,5% par rapport à 2012. L'activité de marché BCP, en progression de 42% La Banque centrale populaire n'est pas en reste. En effet, avec une contribution de 12,5% dans les revenus de la banque en 2013, la part des résultats des opérations de marché est en progrès puisqu'elle ne représentait que 10% auparavant. Ce progrès a été possible «grâce aux réalisations de la banque d'affaires», soulignait, à cet effet, Mohamed Benchaâboun, PDG de la banque, lors de la dernière conférence de présentation des résultats annuels. Il expliquait par la suite, dans une interview accordée aux Inspirations ECO que 2014 sera une très bonne année pour l'activité du marché des capitaux. «Les perspectives sont prometteuses. Nous affichons depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres et nous pensons que nos marges de progression restent intéressantes», nous affirme de son côté, Othmane Tajeddine, directeur banque des marchés à la BCP. Pour rappel, la Banque Populaire affichait un PNB de 13,2 MMDH à fin 2013, en hausse de 14,6%. Celui-ci est constitué essentiellement de sa marge d'intérêts, représentant 71,2% des revenus de la banque. Elle est suivie de la marge sur commissions avec une contribution de 14,4% des revenus et du résultat des activités de marché (12,5%). En chiffres absolus, la marge d'intérêt a totalisé 9,4 MMDH (en hausse de 9,2%), la marge sur commissions quelques 1,9 MMDH (+42,5%) et l'activité de marché 1,6 MMDH (+ 42%). Une croissance à plus de 2 chiffres S'agissant des autres banques, BMCE bank a enregistré un produit net bancaire consolidé de près de 10 MMDH en 2013, en progression de 10%. Certes, la marge d'intérêts, qui représente 67,2% du PNB, a augmenté de 6,4% pour s'établir à 6,6 MMDH au moment où la marge sur commissions a atteint 1,7 MMDH, en hausse de 14,5%, mais le résultat des activités de marché s'est, lui, raffermi de 20%, à 961 MDH. Du côté du CIH, son produit net bancaire, qui s'est renforcé de 11,5% à 1,7 MMDH, intègre une appréciation de 5,6% à 1,4 MMDH de la marge d'intérêt et une quasi-stagnation (+0,7%) de la marge sur commissions à 166,8 MDH. De son côté, l'activité de marché a plus que quadruplé ses revenus, qui passent de 5,2 à 23,5 MDH. Notons que malgré une hausse de 18 MDH, la contribution du résultat des opérations de marché au niveau du PNB du CIH demeure relativement faible (1,4%). De même, le Crédit du Maroc, qui enregistre une baisse de 1,6% du produit net bancaire à 2 MMDH en 2013, a plus que doublé le résultat de son activité de marché, qui passe de 96,2 MDH à 205,3 MDH. Concernant la BMCI, son résultat des activités de marché a connu une amélioration de 12,5% à 208,7 MDH contre 185,5 MDH à fin 2012. Celui-ci a contribué aux alentours de 14% dans le PNB de la banque. À l'évidence, l'activité de marché a pris de l'ampleur. D'ailleurs, pour garantir la poursuite du développement de cette activité, les banques ne lésinent pas sur les moyens. «Comme tout axe de développement stratégique, l'investissement en moyens humains et financiers est crucial», affirme à cet effet, Faycal Leamari avant de souligner le potentiel de développement à l'international pour ces activités. «Ce potentiel sera sans doute renforcé dans un futur proche par l'intérêt, de plus en plus manifeste, que portent les opérateurs marocains sur ces marchés», affirme Leamari. Les activités de marché devraient donc continuer à contribuer activement aux réalisations des banques marocaines durant les années à venir.