Hassan El Ouardy, directeur d'Accent pour le Sénégal et l'Afrique de l'Ouest En seulement trois ans de présence, Accent Sénégal a réussi à se positionner parmi les leaders sur le marché des smartphones. La marque marocaine est aussi le principal fournisseur informatique pour le programme «un étudiant, un ordinateur». Dans cet entretien, Hassan El Ouardy, directeur d'Accent pour le Sénégal et l'Afrique de l'Ouest, nous explique les raisons de ce «succès». Les Inspirations ECO : Comment Accent Sénégal se porte-t-elle ? Hassan El Ouardy : Très bien. Au Sénégal, nous travaillons avec l'Etat dans le cadre du programme «un étudiant, un ordinateur», dont nous sommes le fournisseur principal. Les autorités sénégalaises qui voulaient dupliquer l'expérience marocaine ont sollicité notre expertise. Quel bilan tirez-vous justement de ce programme «un étudiant, un ordinateur» ? Actuellement, nous en sommes au même chiffre de ce que nous avons réalisé au Maroc. Entre 2015 et 2016, nous avons distribué 26.150 ordinateurs et tablettes. Pour 2017, l'objectif est d'atteindre 10.000 à 15.000 ordinateurs et tablettes, puisque nous devons aussi équiper les étudiants de l'Université virtuelle du Sénégal (Uvs). Au total, nous fournissons 97% des appareils dans le cadre de ce programme, malgré la présence d'autres fournisseurs. Pour la téléphonie, nous travaillons avec tous les opérateurs présents au Sénégal. Par ailleurs, les smartphones de marque Accent sont présents dans toutes les boutiques à Dakar. Le programme «un étudiant, un ordinateur» est-il un succès ? C'est un succès éclatant. Ce programme est un modèle dans la sous-région. Nous avons essayé de travailler avec plusieurs pays (Guinée, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, etc.) mais aucun d'eux n'a atteint la performance du Sénégal. Notre partenariat avec l'Etat du Sénégal a permis de redynamiser le programme et de corriger les difficultés notées au début, notamment en assurant le service après-vente sur place. Actuellement, entre 7.000 et 10.000 étudiants intègrent chaque année l'Uvs. Et si on parle d'une université virtuelle, cela veut dire qu'il y a la connectivité derrière. Au début, Accent était un importateur et un revendeur de composants informatiques. Désormais, vous fabriquez vos propres produits. C'est le modèle à suivre pour que l'Afrique s'approprie la technologie ? Absolument ! Avant, nous importions les composants, puis nous faisions l'assemblage au Maroc. Aujourd'hui, nous avons notre propre marque de smartphones qui est bien connue au Maroc, en Europe, en Asie et en Afrique de l'Ouest. Comme l'a dit Abdelkarim Mazouzi, le fondateur d'Accent, on ne peut développer un pays sans une démocratisation de l'accès à la technologie. Pour autant, peut-on dire que les produits Accent sont «made in Maroc» ? En effet. Et c'est la seule marque «made in Maroc» qui est très bien connue en Afrique. Même les composants sont fabriqués au Maroc ? Nous faisons toujours l'assemblage au Maroc, mais pour la téléphonie, je peux dire que 99% des composants sont fabriqués en Chine. Comme toutes les marques d'ailleurs, Apple, Samsung.... Qu'est-ce qui fait la particularité de la marque Accent ? C'est le rapport qualité-prix. Nous avons des téléphones basiques qui coûtent 10.000 FCFA (environ 15 euros) et des smartphones qui ne dépassent pas 120.000 FCFA (moins de 200 euros). Nous avons même des modèles de smartphones à 27.500 FCFA (environ 42 euros) avec toutes les fonctionnalités. Notre devise, c'est la démocratisation de l'accès à la technologie. Quelles sont vos parts de marché au Sénégal ? Nous sommes 3e sur le marché de la téléphonie, derrière Samsung et TECNO, soit entre 15% et 20% de parts de marché. Evidemment, nous souffrons de la concurrence, notamment chinoise, mais pour une jeune marque comme la nôtre, c'est un succès, ce qui a facilité notre développement au Sénégal, c'est que nous avons à peu près la même culture. Les Sénégalais font confiance aux produits marocains. Et quelles sont vos ambitions ? Pour la téléphonie, nous visons la place de numéro 2 au Sénégal. L'autre ambition, c'est toujours d'être présents sur les marchés numériques de l'Etat. Comment comptez-vous accompagner le Sénégal dans sa stratégie de développement numérique ? L'Agence sénégalaise de régulation des télécommunications et des postes (Artp) nous a demandé de lui faire des propositions, en fonction de ce que nous avons réalisé au Maroc, pour accompagner le Sénégal sur certains projets numériques. Nous essayons notamment de dupliquer le concept de «classe numérique» (tableau tactile) au Sénégal. Êtes-vous associés au projet de parc numérique de Diamniadio ? L'A Nous n'avons pas encore beaucoup d'informations sur ce projet. Les marchés ne sont pas encore lancés.