42% des 684 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm ont affirmé que la présence d'actionnaires étrangers est un bon signal d'investissement. Le thème de ce sondage nous a été suggéré par la hausse de près de 10% du cours de HPS durant la séance consécutive à l'annonce de l'entrée de Morgan Stanley dans son capital. En particulier, Morgan Stanley & Co international Plc, représenté par son directeur exécutif David Lindsay a déclaré le 25 avril 2017 avoir acquis sur le marché central le 19 avril 2017, 17.080 actions Hightech Payment Systems (HPS) au cours moyen pondéré de 909,04 DH, franchissant à la hausse le seuil de participation de 5% dans le capital de la société. Suite à cette transaction, «Morgan Stanley & Co international Plc», détient 40.179 actions HPS, soit 5,71% du capital. Surtout, dans les douze mois qui suivent le franchissement du seuil précité, Morgan Stanley envisage de poursuivre ses achats sur la valeur HPS. Cette question de la présence d'actionnaires étrangers comme signal d'investissement est quasiment liée à l'ADN du marché boursier marocain. En effet, chaque investissement significatif des étrangers est synonyme de période haussière comme en 1995 ou en 2004. Au passage, nous opérons une distinction entre les investissements stratégiques comme ceux de Nexans ou des banques françaises, de ceux des fonds d'investissements anglo-saxons liés aux grandes banques d'affaires et/ou aux fonds souverains. À titre d'exemple, Morgan Stanley avait acquis 3% du capital de BMCE Bank en 2004 sur la base d'une valorisation globale d'1 Mrd $. Actuellement, BMCE BOA vaut près de 3,6 Mrds $. C'est ainsi que ceux qui ont répondu par l'affirmative à la question du titre, pensent d'abord à une forme de prédiction auto-réalisatrice. En particulier, l'officialisation de l'entrée d'un investisseur étranger dans le tour de table d'une société, valorise son cours dans un processus vertueux. Ensuite, il faut reconnaître aux investisseurs anglo-saxons la conduite d'une méthodologie rigoureuse avant d'engager un investissement. C'est le cas de l'évaluation de la qualité du management, de la taille et des perspectives du marché sectoriel, de l'analyse du pricing power en sus de la validation du business model. De plus, ces investisseurs n'hésitent pas à sortir de l'actionnariat même en réalisant des pertes, en cas d'incartades de la part du management. Pour les autres qui ne sont pas convaincus de la pertinence de la puissance du signal de la présence des investisseurs étrangers, ils pensent à l'agressivité potentielle de cette catégorie d'actionnaires. En particulier, ces actionnaires étrangers peuvent être tentés par le court-terme en exigeant des dividendes exceptionnels et/ou une restructuration rapide sans se soucier du long-terme. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Pourquoi certains sont tentés de suivre les investisseurs étrangers ? Farid Mezouar : C'est une tentation légitime du passager clandestin que certains peuvent adopter même en faisant un suivisme des investisseurs à succès. D'ailleurs, même à l'international, Buffet, Icahn ou Bolloré sont suivis de manière quasi-aveugle grâce à leurs historiques d'investissements à succès. Au Maroc, ces investisseurs suivent un processus discipliné et pertinent en matière d'investissement boursier, que certains souhaitent suivre ou accompagner. Faut-il craindre l'opportunisme supposé de ces investisseurs ? Certes, ce ne sont pas des enfants de cœur qui vont faire du mécénat mais souvent ils opèrent dans le cadre d'une approche win-win. En effet, ils mettent du temps pour sélectionner des valeurs en compilant les analyses selon différentes méthodologies. Aussi, ils discutent fréquemment avec le management dans une approche interactive. Toutefois, parfois, pour des raisons externes comme des rachats, ces investisseurs sont obligés de se désengager de manière rapide et agressive et donc négative pour le cours.