Dans le but d'accompagner sa clientèle corporate et institutionnelle, la Banque des marchés des capitaux de la BCP a lancé les cycles «Cap Market», une série de rencontres qui visent à analyser et à décrypter l'actualité des marchés financiers avec pour ce cycle la flexibilité du régime de change et la nouvelle instruction des changes. Soucieuse de vulgariser la réforme de change, la Banque Centrale Populaire a programmé une série de rencontres «Cap Market» pour une plus grande proximité avec ses clients. Une tournée qu'elle a commencé, hier, par les clients de la BP-Centre Sud. Devant un panel d'une centaine d'hommes d'affaires, Mounir Razki, directeur de la direction des opérations monétaires et des changes Bank Al-Maghrib, Driss Benchikh, secrétaire général de l'Office des changes sont revenus sur les raisons de la réforme du régime de change ainsi que les détails de cette réforme. En effet, le Maroc, grâce à ses fondamentaux solides et particulièrement à sa soutenabilité budgétaire, ainsi qu'à l'adéquation du niveau de ses réserves de change ou encore la solidité et la résilience de son système bancaire est aujourd'hui prêt à la flexibilité du dirham qui se fera de manière progressive. D'ailleurs, Razki avait souligné que si les réserves de change étaient de 4 mois en 2012, elles devraient se fixer à 6 mois et 17 jours en 2017 et à 6 mois et 20 jours en 2018. Pour sa part, Benchikh a tenu à préciser que la flexibilité du dirham ne signifie pas une convertibilité totale, ni une absence de contrôle, d'autant plus que le panier demeurera le même, 60% en euros et 40% en dollars. Par ailleurs, l'ouverture apportée par la flexibilité et la nouvelle instruction générale de l'Office de changes élaborée cette année et non encore publiée officiellement demeure conditionnée par l'adossement à une opération réelle afin d'éviter notamment la spéculation. Quant à la crainte de voir le dirham se déprécier, Nasreddine Lazraq, directeur analyse et recherche à la BCP assure que «le dirham n'est pas surévalué et le risque de le voir se déprécier non évoqué». Bien que le risque de dépréciation ne soit pas présent, celui de la volatilité est toujours là et pour s'en prémunir plusieurs instruments existent et sont proposés par la Banque des marchés des capitaux de la BCP. Ainsi, pour Abdelmalek Mouatadid, directeur de marché Capital Market Sales à la Banque des marchés des capitaux à la BCP, il est possible d'utiliser les comptes en devises pour se couvrir contre les fluctuations à travers le cross de devises (échanger une devise dont le client dispose sur son compte contre une autre) ou encore opérer un swap de devises (échanger une devise contre une autre avec un accord de restitution de la devise initiale après un certain délai). Les options au comptant ou encore les options à terme sont aussi des mécanismes de couverture intéressants, toutefois les options qui existent ne peuvent dépasser un an et sont seulement soit en euros, soit en dollars, en raison notamment de la réglementation, mais au prélalable de toute couverture, Mouatadid a précisé que l'entreprise doit d'abord maîtriser le processus opérationnel, c'est-à-dire détecter le moment de la naissance du risque de change, assurer ensuite un suivi continuel du marché et enfin choisir l'instrument de couverture. L'évènement se veut didactique mais aussi l'occasion de répondre aux questions pratiques des clients de la BP -Centre Sud et partenaires de la banque. L'étape d'Agadir est la première d'une série de 5 étapes. Après Agadir, cette tourneé fera escale à Marrakech le 9 mai, à Casablanca le 10 mai, à Rabat le 11 mai et à Tanger le 17 mai.