Dans un contexte sensible, la commission parlementaire mixte Maroc-UE entend se pencher non seulement sur les priorités déjà identifiées mais aussi explorer de nouvelles voies. Une ambition affichée lors de l'ouverture de sa huitième réunion qui s'est ouverte hier à Rabat. La consolidation d'un partenariat tripartite et stratégique entre le Maroc, l'Afrique et l'Europe est une urgence. La commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne s'assigne des objectifs ambitieux dans un contexte on ne peut plus sensible. Lors de l'ouverture de la huitième réunion annuelle de la commission, mardi 18 avril à Rabat, les priorités ont été affichées : la lutte contre le radicalisme et le terrorisme, la sécurité, la politique de voisinage, les échanges économiques et commerciaux, la politique migratoire. À ces dossiers, s'ajoute un enjeu de taille. Il s'agit de la nécessité de développer un partenariat tripartite entre l'Union européenne, le Maroc et l'Afrique en se basant sur l'expérience marocaine dans le continent noir et ses relations privilégiées avec beaucoup de pays. Les enjeux de cette coopération tripartite ne sont pas uniquement d'ordre économique mais aussi sécuritaire en raison du regain des violences dans les deux continents. Il s'avère nécessaire de lancer la réflexion pour mettre en place les meilleures initiatives visant la consolidation du partenariat tripartite escompté en capitalisant sur les acquis notamment ceux du Maroc. Les défis sont nombreux dans le contexte international actuel marqué par les tensions géopolitiques. Des efforts ont été déployés de part et d'autre. Mais, il faut réfléchir à de nouvelles solutions pour installer un partenariat stratégique dans les domaines d'intérêt commun. La commission parlementaire mixte Maroc-UE entend, ainsi, jouer un rôle plus grand dans l'accompagnement et la promotion d'actions régionales innovantes répondant aux besoins des populations maroco-européennes. Elle ambitionne de travailler à la mise en place de grands projets, en symbiose avec les partenariats et les processus existants (la pêche, l'agriculture, la régionalisation, la mobilité, l'intégration, l'énergie, la sécurité, l'immigration, la lutte contre la radicalisation..), comme le souligne Abderrahim Atmoun, co-président de cette commission. Pour concrétiser cet objectif, il faut travailler non seulement sur les priorités stratégiques déjà identifiées mais explorer de nouvelles voies et identifier de nouveaux domaines d'intérêt commun. À ce titre, la commission souhaite accompagner les transformations et les réformes entamées par le Maroc dans plusieurs secteurs à travers la promotion d'actions concrètes avec les partenaires européens. Atmoun souligne, à cet égard, que les membres de la commission pourront jouer un rôle primordial en fondant ensemble de grandes initiatives sous forme de processus régionaux ciblés notamment dans les domaines des énergies renouvelables, des transports et de l'environnement. Le but est de favoriser la création de filières industrielles, d'emplois qualifiés et le transfert de technologies de l'Europe vers le Maroc. Aussi, est-il nécessaire de mettre en place de nouveaux outils de travail et de financement en impliquant l'ensemble des acteurs tant marocains qu'européens afin de donner un véritable sens au concept de la solidarité régionale. De nouvelles formes de solidarité politique et économique sont à développer. Cela est tributaire, selon Atmoun, de la valorisation mutuelle des accords bilatéraux et des accords de libre- échange avec les différents partenaires en développant des projets et des alliances stratégiques de différentes natures. Les deux délégations considèrent que les relations commerciales doivent continuer à s'intensifier à travers le futur accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) pour éliminer davantage les barrières commerciales non tarifaires existantes. La commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne compte se donner les moyens stratégiques pour réussir sa mission en relançant «les binômes» qui permettent de produire des recommandations pertinentes aux gouvernements. La commission pourrait donner un coup de fouet à la coopération gouvernementale dans divers domaines : le secteur économique, la promotion des droits de l'Homme, de la paix et de la sécurité, la lutte contre la radicalisation... Abderrahim Atmoun co-président de la CPM Maroc-UE Il s'avère nécessaire de consolider le partenariat croissant de l'Union européenne avec l'Afrique à travers son partenaire statutaire avancé qu'est le royaume du Maroc. Il est urgent de lancer un véritable partenariat tripartite et stratégique entre le Maroc, l'Afrique et l'Europe fondé sur les acquis déjà réalisés par le Maroc, les intérêts mutuels, les défis partagés et l'avenir commun à construire». Ines Ayala Sender co-présidente de la CPM Maroc-UE Le parlement européen relance cette commission mixte en reconnaissant les efforts du Maroc ayant trait aux sujets identifiées, d'une part, et aux demandes relatives au besoin de mettre à jour la politique de voisinage, d'autre part, tout en tenant compte des avancées et des défis auxquels nous faisons face comme la lutte contre le radicalisme et le terrorisme. Il s'agit aussi de la nécessité de reconnaitre le rôle du Maroc en matière de promotion des relations entre l'euro-Méditerranée et le reste de l'Afrique».