Depuis 2009 et dans le cadre du PMV, le Maroc a œuvré dans un cadre contractuel et de partenariat avec les interprofessions agricoles pour le développement des filières de production. Ce programme a dédié à la filière oléicole une enveloppe de 29 MMDH dont 8,4 MMDH financés par l'Etat. En matière de superficie oléicole, la région de Fès-Meknès dispose de 320.000 ha, plus de 32% de la superficie oléicole nationale. La filière oléicole marocaine constitue 5% du PIB agricole, 15% des exportations agroalimentaires, 10% de la superficie agricole et 55% de l'arboriculture. Elle constitue également la principale source de revenus pour 450.000 exploitations et contribue à la création de 30 millions de journées de travail par an. Les chiffres enregistrés début 2017 expliquent que les superficies plantées en oliviers sont passées de 773.000 hectares en 2009 à plus d'un million d'hectares en 2016, enregistrant une progression de l'ordre de 31%. Les responsables du ministère de l'Agriculture soulignent une augmentation soutenue du niveau de production qui a atteint 1.570.000 tonnes, un chiffre jamais atteint avant la campagne 2013-2014. Dans le même sillage, les quantités exportées ont connu une amélioration sensible tant pour l'huile d'olives que pour les olives de table, grâce notamment au contrat-programme conclu entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive pour le développement de la filière oléicole. Cette dernière s'est fixée pour objectif d'atteindre, à l'horizon 2020, une superficie d'1,2 million d'hectares pour une production moyenne de 2,5 millions de tonnes d'olives, une exportation de l'ordre de 120.000 tonnes en huiles d'olives et 150.000 tonnes en olives de table. Ces différentes réalisations ont été le fruit d'une stratégie agricole régionalisée qui vise à veiller au respect de l'équilibre entre les deux piliers du Plan Maroc Vert. Il permet d'engager le ministère de l'Agriculture et ses partenaires régionaux autour d'objectifs communs et de mobiliser les fonds régionaux et nationaux, les organismes de crédits, les investisseurs ainsi que les autres bailleurs de fonds désireux de soutenir la région dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert. Dans ce sens, des projets potentiels et des fiches actions ont été retenus pour l'élaboration du Plan régional agricole. Le Plan agricole régional (PAR) : Fès-Meknès La région de Fès-Meknès dispose de 320.000 ha, plus de 32% de la superficie oléicole nationale (40.000 ha sur la ville de Meknès). En effet, le Maroc se place au 5e rang mondial en tant que producteur et exportateur avec une production moyenne d'huiles d'olives de l'ordre de 140.000 tonnes par an. Durant la période 2009-2016, le PAR a fortement contribué à l'appui de la production oléicole dans la région et ceci par la plantation de 80.000 ha dont 69.000 ha dans le cadre des projets PII pour un investissement global d'1,4 MMDH. Il a également équipé les vergers en micro-irrigation sur une superficie de 8.000 Ha et pour un montant de subvention de 360 MDH ainsi que des subventions du matériel agricole oléicole pour un montant de 89 MDH. Le plan a également favorisé le développement de l'agrégation autour de 2 projets intégrés au profit de 120 agrégés sur une superficie de 570 ha. En matière d'évolution des superficies, la région de Fès-Meknès a connu un accroissement de la superficie oléicole de près de 32% entre 2008/2009 (266.500 Ha) et 2015/2016 (344.000 Ha) à travers la plantation de 80.000 Ha, soit près de 65% à l'objectif fixé à l'horizon 2020. Sur un autre registre et durant la même période (2009-2016), la production oléicole a augmenté de plus de 17%, sachant que l'objectif de la production fixé par le PAR est atteint à hauteur de 67%. Il faut préciser que la production varie d'une année à l'autre en fonction des conditions climatiques conjuguées au phénomène de l'alternance de l'olivier. Par rapport à l'année 2013/2014 qui constituait une année record en matière de production avec 518.400 tonnes, l'année 2015/2016 est restée en dessous des ambitions avec seulement 412.500 tonnes. S'agissant de la production d'huiles d'olives, les six dernières campagnes ont connu une hausse de 15% de la production moyenne par rapport à 2008. L'objectif de la production fixé pour 2020 est atteint à hauteur de 53%. Quant au rendement moyen, il a un peu évolué et reste en deçà de l'objectif ciblé (2T par hectare) en passant entre 1,15 et 1,78 tonnes/Ha entre 2009-2010 et 2015-2016. Appui à la commercialisation Dans le cadre des mesures prises pour encourager la commercialisation, le PAR a pris un ensemble de mesures pour encourager les exportations d'huiles, notamment par l'instauration d'une prime d'exportation de 2 DH/litre ainsi que la participation aux salons internationaux (SIAP, Berlin, Biofach ; Sial-Abou Dhabi, Brésil...) et l'organisation de be to be en marge des salons. Concernant la commercialisation au marché national, le plan a contribué à la mise en place d'une plateforme logistique de distribution au sein de l'Agropolis. Il a ainsi favorisé l'accompagnement des GIE par l'ADA pour la conclusion de contrats de commercialisation avec les GMS. Il faut préciser que malgré ces différentes mesures, les exportations restent en deçà des potentialités et très volatiles malgré l'octroi d'une subvention de 2.000 DH/T exportée. Les exportations d'huile d'olives conditionnées restent faibles et ne dépassent guère 10% du tonnage total exporté, le reste est commercialisé en vrac. Pour les exportations en huile de grignons d'olives, ils ont varié entre 2.200 et 5.600 tonnes entre 2010 et 2016. Pour ce qui est de l'appui à la valorisation et à la promotion dans le cadre de la mise à niveau d'outils de transformation, le plan a contribué à la construction et l'équipement dans le cadre des projets solidaires, de 13 unités de trituration d'une capacité variant de 5 à 80 T/J pour un montant de 112 MDH. Il a également facilité l'installation dans le cadre du FDA de 51 unités de valorisation d'une capacité totale de 2.400 tonnes avec un investissement privé de 170 MDH dont la subvention est de 17 MDH. Il faut préciser que la région de Fès-Meknès comporte plus de 4.810 unités de trituration avec une capacité de 768.591 tonnes dont 100 unités de deux phases, 141 unités de trois phases et 4.569 unités traditionnelles. S'agissant de la promotion de la consommation, la DRA a procédé en mai 2016 à la signature d'une convention pour la promotion de la consommation des produits oléicoles de qualité sur le marché intérieur avec un montant global de 24 MDH et sur une durée de trois ans (20-16-2018). D'après Kamal Hidane, directeur régional de l'agriculture, «l'objectif est de sensibiliser les consommateurs sur le risque sanitaire et les dangers de la consommation d'huiles d'olives en vrac. Il vise également à rassurer le consommateur sur l'authenticité, la naturalité et le profit gustatif des huiles d'olives conditionnées». 79 millions de dollars pour le développement de la filière oléicole Lancé par l'Agence pour le développement agricole (ADA) en 2016, un programme de développement de la filière oléicole pour les petits agriculteurs a été initié en partenariat avec la Banque islamique de développement (BID), ce programme financé par un prêt de la BID de 79 millions de dollars concerne cinq régions oléicoles du Maroc, dont la région de Fès-Meknès. Ce projet s'assigne aussi pour objectif l'amélioration des revenus des petits agriculteurs à travers le renforcement de la productivité et la valorisation de la production oléicole. En effet, ce programme vise la plantation de 18.000 ha d'oliviers, un aménagement hydroagricole sur 136 km, l'aménagement des pistes pour le désenclavement des périmètres de production sur une longueur d'environ 49 km, ainsi que l'installation de 18 unités de valorisation d'une capacité de trituration des olives de 60 à 100 tonnes par jour pour la production d'huiles d'olives de qualité.