L'Association nationale des investisseurs touristiques (Anit) vient d'adresser une lettre ouverte au chef de gouvernement pour l'alerter quant à la régression que connaît le secteur. «Votre gouvernement ne peut plus faire l'impasse sur ce secteur stratégique». C'est ainsi que l'Association nationale des investisseurs touristiques (Anit) s'est adressée au chef de gouvernement dans une «lettre ouverte». L'association, présidée par Jalil Benabbés-Taarji, revient à la charge après une première missive publiée en octobre dernier. L'objectif est toujours le même : attirer l'attention du nouveau chef de l'Exécutif sur la situation difficile que traverse le tourisme marocain. «Le secteur est désormais en régression. La confiance des investisseurs, des bailleurs de fonds et de la plupart des professionnels a disparu. Cette situation qui s'aggrave depuis 2010, a été très mal gérée, voire ignorée, tout au long de la dernière législature, transformant une crise conjoncturelle en une crise structurelle», tonne l'association. «500.000 familles vivent du tourisme, alors même que la plupart des observateurs estiment que le secteur a été négligé lors de la dernière législature», déplorent les investisseurs touristiques. Selon eux, avec un taux d'occupation national de l'ordre de 40%, ce sont des dizaines d'unités hôtelières qui sont menacées de fermeture, mettant en péril des milliers d'emplois et l'équilibre précaire de la balance des paiements: «votre gouvernement risque de faire face aux conséquences économiques et sociales de cette situation, si rien n'est fait pour la redresser rapidement». Les opérateurs insistent, dans cette perspective, sur la nécessité d'un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle à travers un bilan sans concession de la Vision 2010 et de la Vision 2020 à mi-parcours, devrait être établi pour tirer les leçons du passé et poser les bases d'une réflexion argumentée. L'Anit appelle aussi à repenser la stratégie du secteur pour déboucher sur une copie crédible et réaliste. Il s'agit d'impulser une nouvelle démarche créative, qui tienne compte des réalités de l'environnement politique international, mais aussi de la concurrence, des nouvelles tendances de la demande et des nouveaux modèles économiques à l'œuvre dans cette industrie au niveau mondial.