L'adoption d'un agenda financier en Bourse serait bénéfique pour la bonne marche du marché boursier. 59% des internautes sondés par Flm y sont favorables. 59% des 641 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm, sont favorables à un calendrier de publication des résultats en Bourse. À l'opposé, 41% sont défavorables à l'instauration d'un agenda financier en Bourse. En effet, l'agenda financier suppose que la société cotée communique au grand public et aux investisseurs, les dates d'annonce de ses résultats selon la fréquence réglementaire et/ou décidée. Aussi, souvent cette pratique est accompagnée par la mise en ligne immédiate des communications réglementaires sur le site institutionnel dans la partie consacrée à la Bourse. Au Maroc, pour le moment, seul Maroc Telecom respecte cette pratique, notamment grâce à sa double cotation à la Bourse de Paris. Taqa Morocco a aussi publié son agenda financier, mais ne l'a pas encore actualisé pour 2017. Ainsi, cette pratique d'agenda financier, serait presque une demande corporative des analystes et journalistes financiers, car elle permet un suivi minutieux des annonces des résultats des sociétés cotées, sans dépendre des aléas de la distribution de la presse écrite et/ou des choix des supports de publication de la part des émetteurs. Surtout, au niveau des analystes, la connaissance préalable de la date de publication des résultats, permet une réactivité plus rapide grâce à la préparation préalable. Ainsi, la production de papiers de recherche, peut être davantage stimulée, ce qui peut améliorer la liquidité des titres, car en Bourse, nous sommes tentés d'inverser la maxime en disant «No news, bad news» (pas de nouvelles, mauvaises nouvelles). Pour les investisseurs, ce calendrier permet aussi de se préparer aux annonces importantes des résultats, notamment en scrutant le comportement du cours des sociétés lors des séances précédant la publication des réalisations financières. De même, pour les investisseurs étrangers, un tel agenda financier permet une moindre dépendance des brokers locaux au niveau de la remontée des informations. Quant à ceux qui sont opposés à une telle mesure, nous pouvons penser à deux arguments. Le premier est celui de la lourdeur de cette pratique pour les PME ou les sociétés de taille moyenne. En particulier, les dates de tenue des Conseils sont souvent décidées selon le strict minimum des délais réglementaires. Ainsi, une rigidité dans ce domaine, pourrait freiner la cotation de nouvelles sociétés voire d'en dissuader certaines qui sont déjà présentes en Bourse. Le deuxième argument pourrait être celui de la crainte d'une nervosité injustifiée la veille des publications. En particulier, la psychologie collective pourrait amener à sur-interpréter certaines tendances boursières notamment pour les titres faiblement liquides. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Est-ce que l'ère du numérique justifie l'agenda financier ? Farid Mezouar : Tout à fait, car à l'ère du numérique, la communication financière des émetteurs doit aussi être digitale. Ceci passe notamment par un agenda financier combiné à un référencement immédiat des publications financières dans le site institutionnel des émetteurs. Une telle digitalisation démocratise la communication financière et facilite l'accès à l'information. Quel est l'apport de l'agenda financier à la Bourse ? Si le risque nourrit l'existence des marchés financiers, ces derniers ont horreur de l'incertitude. Or, justement, la méconnaissance du calendrier des publications participe à l'incertitude qui peut entourer le parcours boursier de certaines sociétés cotées. De même, l'amélioration de la fréquence de publication de notes de recherche, est de nature à stimuler la liquidité des titres en Bourse.