La première partie de l'année législative n'a pas permis aux deux chambres du Parlement d'exercer normalement leurs fonctions et se termine dans un climat de suspicion entre les composantes représentées sous la coupole. Rares seront les observateurs de la scène politique, ou ses acteurs, à nier que la session d'automne a été très décevante en termes de rendement. En principe, les deux chambres du Parlement bouclent en effet une session qui devrait en principe baliser le chemin devant les programmes de réforme contenus dans le budget de l'année 2017 et surtout entamer les missions de législation et de contrôle qui lui sont dévolues. Au lieu de cela, ce sont deux communiqués succincts émanant de la Chambre des représentants et de celle des conseillers qui bouclent cette session, sans faire référence à aucun argumentaire sur l'impact du gel de la vie parlementaire sur le pays. Hormis le discours de la rentrée parlementaire qui a porté sur la réforme administrative et l'épisode du vote unanime de l'acte constitutif de l'UA, la session a connu durant son démarrage une divergence des points de vue entre les députés et les conseillers, qui voulaient commencer normalement leurs travaux en commissions et en plénière. Le faux départ de la session d'automne a été par la suite confirmé à travers l'épisode de l'élection de la présidence de la 1re Chambre dans un flou total sur les composantes de la majorité et de l'opposition. Ce fait inédit dans l'histoire parlementaire marocaine a été accompagné par un autre. Il s'agit de la demande exprimée par les députés du PAM de restituer leurs allocations pour cause de chômage durant leur mandat. Le retard législatif engendré par le gel des travaux parlementaires a touché également la formation des commissions parlementaires. Aucun groupe n'a pu envoyer jusqu'à présent les listes des députés qui siègeront au sein des 8 commissions, à l'exception de celle de la législation qui a été mise en marche lors de cette session. Faut-il rappeler que l'activité diplomatique des deux chambres a été l'échappatoire devant les élus pour briser l'inertie qui a marqué l'activité des deux chambres ? Une intense activité diplomatique a été en effet enregistrée depuis novembre 2016, visant essentiellement le continent africain et sud-américain dans la continuité des efforts qui ont été consentis par la diplomatie institutionnelle dans le cadre du retour du Maroc à l'UA.