Les composantes de l'Alliance pour la démocratie étaient au complet, hier à Casablanca, pour présenter les grands axes de leur programme électoral sur la période 2012-2016. C'est un comité restreint composé de 8 membres qui a préparé les nouvelles promesses de l'Alliance à l'occasion de la campagne électorale prématurée qui s'annonce à couteaux tirés entre les principaux protagonistes prétendant à la présidence du gouvernement. Au total, ce sont une vingtaine de mesures sur lesquelles l'Alliance s'est engagée pour le prochain mandat. «Des orientations qui veulent sauvegarder les équilibres macroéconomiques, mais en même temps redonner confiance aux Marocains», soulignait ainsi Lahcen Hadad, député du Mouvement populaire (MP) qui a présenté le programme économique du G-8. À côté du taux de croissance qui devrait atteindre 6%, et l'inflation cernée à 3%, l'Alliance se dit prête à attaquer l'épineux problème des retraites «à travers une réforme totale», note Hadad sans détailler davantage la vision des 8 partis à ce sujet. Selon lui, cette question «constitue une véritable bombe à retardement que notre pays doit désamorcer». L'Alliance promet aussi de donner la priorité à la lutte contre la précarité et à l'enclavement via plusieurs mesures. «Nous allons consacrer 5 milliards de dirhams pour la santé durant les 5 prochaines années, ainsi que nous allons œuvrer pour la généralisation du programme Tayssir afin qu'il intègre 1 million de personnes, tout comme la généralisation de la RAMED à partir de 2012», a explique Lahcen Hadad. Dans la foulée des autres détails du programme économique et social de l'Alliance, l'auto-emploi sera le véritable cheval de bataille des 8 partis, à travers la création de 50.000 postes de travail annuel et la réservation de 3% des marchés publics à cette nouvelle frange de promoteurs. Les idées les plus réalisables dans ce registre indiquent également que les stratégies sectorielles seront le fer de lance de l'Alliance dans la lutte contre le chômage des jeunes, essentiellement du monde rural. L'Alliance s'est engagée au cas où elle arriverait au pouvoir le 25 novembre à introduire plusieurs réformes nécessitant une enveloppe de 20 milliards de dirhams et «qui permettront aux agriculteurs de valoriser leurs produits, rendre obligatoire la conservation foncière, et la mise en place de 1.000 maisons d'artisans». Toujours sur le volet de la lutte contre la pauvreté, d'autres catégories seront ciblées durant les prochaines années qui devront bénéficier de plus de 50% des aides directes octroyées par l'Etat. Au niveau politique, les prises de position de l'Alliance ne semblent pas trop déroger du cadre déjà tracé par le gouvernement actuel, notamment pour tout ce qui touche à l'élaboration des lois organiques prévues par la constitution et qui sont en attente, et la mise en place de la nouvelle gouvernance à la fois sur les plans central et régional.