C'est le grand jour pour la politique africaine du Maroc sous Mohammed VI. En effet, c'est aujourd'hui que les chefs d'Etat africains, réunis en sommet à Addis-Abeba se prononceront. La partie n'est pas gagnée d'avance, car nous assistons ici, dans les couloirs du siège de l'Union africaine, à des mouvements suspicieux des adversaires du Maroc. Ils veulent à tout prix faire capoter ce moment d'histoire pour deux raisons principales. Primo, l'Algérie et surtout l'Afrique du Sud voient en ce retour un come back triomphal du Maroc qui signifierait un échec cuisant de leurs hostilités menées avec une agressivité déconcertante depuis une décennie. Secundo, les dirigeants de ces deux pays savent pertinemment que la diplomatie économique prônée par le royaume rend leurs argumentaires idéologiques caduques et redoutent un leadership économique marocain sur le continent. Dans cette ambiance très tendue, les délégués algériens et sud-africains laissent entendre, du côté du média center, que la démarche du Maroc risque de diviser l'Afrique «appelée plus que jamais à s'unifier» ! Il faut dire qu'ils profitent amplement de l'absence de délégués marocains, puisque notre pays n'est pas encore membre, et ne se privent ni de mensonges ni de contre-vérités pour faire virer la décision finale vers un ajournement d'un retour aux sources plus que légitime. Attendons donc avec vigilance le verdict final tout en ayant confiance en les 42 pays signataires pour notre cause et surtout en nos alliés historiques, en l'âme de l'acte constitutif de l'UA dans son article 29 qui nous donne plein droit à ce retour.