La révolution des applications smartphones et tablettes numériques est déjà devenue un réflexe en Europe et aux Etats-Unis que le Maroc s'y met à peine. Et ce n'est pas faute de demande. C'est plutôt au niveau de l'offre que le bât blesse. Il aura fallu en effet patienter quelques années pour voir naître les premières applications smartphone dédiées au Maroc. Et l'année 2011 figure comme un tournant en la matière. Ce n'est pas d'ailleurs un hasard si la troisième édition du salon Med-IT (du 15 au 17 novembre) y consacre un trophée. Nombreuses sont les sociétés qui ont lancé cette année leur application, et non plus la pâle copie d'un site web adapté à l'écran d'un smartphone. Parmi ces sociétés, on compte entre autres la Lydec, la Banque Populaire, Telecontact... «Les initiatives se multiplient ici et là», confirme Abdellatif Benider, DG d'Insoft-Saphir System. Alors qu'il fallait souvent démarcher les entreprises marocaines pour les convaincre de développer une application smartphone, ces dernières ont enfin compris l'intérêt d'une telle démarche. «Le démarchage n'est pas une observation générale. Les grands organismes ont maintenant les connaissances pour créer une demande» explique Benider. «Aujourd'hui, la plupart de nos clients nous ont contacté directement», confirme de son côté Mehdi Alaoui, DG de Media Mobility. «Il existe aujourd'hui une dizaine d'applications importantes, élaborées pour de grands groupes, pour un ensemble d'une cinquantaine d'applications réalisées pour le marché marocain», ajoute Alaoui. Pour l'heure, les principaux secteurs concernés sont les médias et quelques sites Internet pratiques. D'après les spécialistes, les grandes marques s'insèreront plus tard. Un coût minimum de 100.000 DH Question investissement, la facture peut s'avérer salée selon le type d'application et la complexité induite. On ne peut donc pas établir de prix moyen. Mais de manière générale, on observe que la partie mobile d'une application est évaluée entre 100.000 et 200.000 DH. Bien que le back-office de l'application soit identique selon qu'elle soit destinée à l'un ou l'autre système d'exploitation (iOS, Androïd, RIM Blackberry pour les plus utilisés), il faut adapter le langage de chaque application à chaque plateforme. À chaque référencement sur une plateforme, il faut réinvestir au minimum ces 100 000 DH. À cette partie mobile s'ajoute parfois une partie serveur lorsque l'interface de l'application nécessite une communication avec un serveur, comme c'est le cas pour une application de paiement de factures. Concentrant l'essentiel du développement, cette partie serveur peut facilement aboutir à une facture dépassant le million de DH. Pour Youssef El Amal, responsable marketing pour Telecontact, «le lancement de notre application était une obligation pour toucher une nouvelle clientèle. L'ensemble est très réussi au vu de l'investissement injecté». Nécessitant 2 mois de travail, l'application Telecontact est aujourd'hui la plus populaire sur l'AppStore. À ce jour, 7.000 utilisateurs l'ont téléchargé sur l'AppStore, 3 200 autres sur Androïd Market et quelques 500 sur la plateforme AppWorld de RIM Blackberry. Chaque jour, près de 250 nouveaux téléchargements sont enregistrés. Une deuxième version verra le jour début 2012.