Pour la première fois, un référentiel unifié des emplois et des compétences de l'administration publique sera mis en ligne. Cet outil vise la modernisation de la gestion des ressources humaines et la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois ainsi que des compétences. La modernisation de l'administration passe inéluctablement par l'amélioration de la gestion du capital humain. Ainsi, la mise en place d'une approche innovante de gestion des ressources humaines, basée sur le mérite et le développement des compétences, s'impose. En vue de concrétiser cet objectif, un référentiel des emplois et des compétences vient d'être élaboré et sera bientôt mis en ligne. Il s'agit d'une sorte de standardisation des métiers de l'administration publique à travers la description de tous les emplois communs au sein de la fonction publique, mais aussi ceux spécifiques à certains départements. Le référentiel devra être évolutif et dynamique pour inclure tous les changements que connaît l'administration. Au fil du temps, certains métiers émergent au sein de l'administration, tandis que d'autres deviennent obsolètes. À titre d'exemple, le métier de secrétaire, qui était dominant il y a quelques années au sein de la fonction publique, est en train de disparaître en raison des évolutions technologiques. Seuls quelques responsables ont des assistantes. Certains métiers ont été externalisés et ne font presque plus partie de la fonction publique comme les femmes de ménage et les agents de sécurité. Le référentiel unifié permettra de mettre en place une approche prévisionnelle qui conduira à un système de motivation et de formation continue afin de faire progresser les compétences des cadres de l'administration, selon le ministère de la Fonction publique. D'après ce département, à l'instar de ce qui existe dans le secteur privé ou dans certaines fonctions publiques, les emplois de l'administration publique ont été identifiés et décrits de façon harmonisée dans un document unique, le «Référentiel des emplois et des compétences de l'administration». Il s'agira d'un outil interministériel pour une lecture commune des emplois de l'Etat. Il a pour objectif, entre autres, d'informer l'ensemble des citoyens sur ce que font les agents de l'Etat et de favoriser la communication pour mieux recruter, construire des parcours professionnels dans une perspective interministérielle de mobilité et aider les directions des ressources humaines à déterminer les emplois nécessaires à la mise en œuvre des missions. Cet exercice stratégique devra se faire dans le cadre de la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences des ministères. Les actions de formation et de recrutement seront ainsi mieux adaptées aux besoins en compétences. De fait, les appels à candidature pour les postes de responsabilité sont pointés du doigt en raison des critères exigés. Le référentiel vise à ce que tous les départements adoptent la même définition des missions et des emplois lors des recrutements. Le référentiel donnera la visibilité non seulement à l'Etat en tant qu'employeur en identifiant les besoins en emplois et facilitant la mobilité, mais aussi aux fonctionnaires afin qu'ils puissent élaborer un projet professionnel. Cet outil pourra, en effet, être utilisé par le fonctionnaire désireux de cerner ses besoins de formation ou de s'inscrire dans une démarche de mobilité, pour mieux percevoir les emplois de l'administration et visualiser les compétences requises. D'après le ministère de la Fonction publique, cette opération a permis de valider, en étroite collaboration avec les différentes administrations, les références des emplois et des compétences, d'actualiser la nomenclature des emplois de l'administration et de concevoir et élaborer une cartographie des situations de travail concrètes (par famille professionnelle d'emplois), en vue de permettre la traduction du référentiel des emplois et des compétences dans la réalité concrète. Tous les départements ministériels seront appelés à adopter le référentiel à travers l'utilisation de la même fiche unifiée des emplois de l'administration (référentiel des activités spécifiques, des compétences, nomenclature des emplois de référence...). Les cadres, très nombreux Le Maroc compte 26 fonctionnaires de l'Etat pour 1.000 habitants selon le rapport des ressources humaines de l'administration (à l'exception du personnel des collectivités territoriales et des établissements publics) qui accompagne le projet de budget de 2017. Près de 583.000 personnes travaillent dans la fonction publique. Sur 1.000 actifs, 50 personnes sont des fonctionnaires civils de l'Etat, dont la majorité sont des cadres. En effet, le pourcentage des cadres est passé de 46% en 2007 à 65% en 2016 en raison des recrutements massifs de ces profils, mais aussi des révisions successives des systèmes de promotion au cours des dernières années. Entre 2007 et 2016, l'effectif du personnel d'exécution classé aux échelles 5 et 6 s'est stabilisé aux alentours de 20% du total de l'effectif des fonctionnaires. Quant à l'effectif du personnel de maîtrise (échelles de 7 à 9), il a baissé de moitié au cours de cette décennie, passant de 32% en 2007 à 16% en 2016. 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