Le souci de la modernisation des ressources humaines a fini par gagner le ministère de la Santé. Celui-ci vient de commander un référentiel des emplois et des compétences des structures. Objectif : développer de nouveaux modes de gestion, qui mettraient l'accent sur une logique de métier plutôt qu'une logique statutaire. Partant, le ministère table sur la mise en place d'un nouveau mode de gestion des ressources humaines. Dans ce cadre, le ministère de la Santé présente un terrain idéal pour cette démarche, en ce sens qu'il est éclaté entre différentes structures. En effet, près de 90% de ses effectifs sont répartis entre directions régionales, délégations préfectorales ou provinciales, réseau hospitalier et réseau de soins de santé de base. «Celles-ci possèdent une très grande variété d'emplois, dont certains sont en évolution importante quant à leur contenu», peut-on lire sur le cahier des prescriptions spéciales du marché. En outre, l'apparition progressive de nouvelles activités va de pair avec l'émergence de nouvelles compétences. Ainsi, la nouvelle approche de gestion des ressources humaines, prônée par le département de Yasmina Baddou, reposerait sur une meilleure adéquation poste-profil. Sa réalisation est basée sur sept axes. Dans un premier temps, la réorganisation du travail au sein des structures du ministère est mise en avant, aux côtés de la mise en place d'un système de recrutement se voulant pertinent. Les autres étapes consistent en le développement de la mobilité fonctionnelle et géographique, la planification d'un schéma directeur de formation, ainsi que l'instauration d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, sans oublier l'instauration d'itinéraires de carrière favorisant la promotion, ainsi que l'élaboration d'un système d'évaluation valorisant les compétences et les performances. La gestion prévisionnelle des compétences mise en avant «La réussite de ces chantiers de modernisation de la GRH implique de développer de nouveaux outils et techniques et en particulier un Référentiel des emplois et des compétences (REC)», souligne-t-on au sein du ministère. Le REC constitue un instrument de taille, non seulement pour la mise en place d'une Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), mais également pour le recrutement, le redéploiement, l'évaluation, la promotion ainsi que la formation. La démarche du ministère vient donc compléter l'élaboration de son REC, entamé il y a quatre ans. Il avait notamment pour rôle de préparer le terrain, afin de mettre en place la GPEC. Dans ce cadre, le ministère préconise une approche regroupant l'analyse des emplois et des postes pour les catégoriser, ainsi qu'un regroupement optimal des activités, à travers la définition des emplois et des activités réellement requis pour une situation de travail donnée, afin d'aboutir à une gestion prévisionnelle à terme. S'adapter aux normes existantes Pour assurer l'adéquation du projet avec les normes existantes, le ministère devra prendre en compte le Référentiel des emplois et des compétences communs aux administrations publiques. Celui-ci a pour vocation de rationaliser la réalisation de référentiels dans différents secteurs de la fonction publique. En outre, il faudra considérer la nouvelle approche de classification des emplois adoptée par le ministère de la Modernisation des secteurs publics. Ce nouveau système, actuellement en cours d'étude, prévoit une méthodologie spécifique pour élaborer les REC des différentes administrations. Ces REC devraient intégrer un certain nombre de critères importants pour l'évaluation des emplois (facteurs d'évaluation), et qui devraient apparaître au niveau des fiches emplois et des fiches postes.