La gestion des ressources humaines dans les administrations publiques se fera désormais selon une nouvelle approche. Nous savions déjà que le gouvernement souhaitait rendre plus efficaces les recrutements dans l'administration de manière à en réduire les coûts. Ceci a déjà commencé à être concrétisé via la limitation des postes budgétaires ouverts dans le cadre du projet de loi de finances. Ainsi, pour 2013 par exemple, le recrutement dans l'administration publique se limitera à 23.910 postes. Désormais, c'est une nouvelle étape que veut franchir l'Exécutif. Le ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration fait ainsi de la valorisation du capital humain l'un de ses principaux chevaux de bataille pour cet exercice. Ceci devrait se traduire par la révision globale du statut de base de la fonction publique pour l'adapter à la logique de gestion par les résultats et la reddition des comptes. «Une attention particulière sera également accordée à l'activation des résultats des études relatives à la mise en place du nouveau système de rémunération et à l'opérationnalisation au niveau des départements ministériels des référentiels des emplois, des compétences et de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences», annonce-t-on auprès du gouvernement. D'autre part, le ministère de tutelle a d'ores et déjà lancé un appel d'offres visant notamment à s'adjoindre les services d'un prestataire pour élaborer un référentiel des emplois et des compétences de l'administration. Cette démarche vise, selon des sources ministérielles, à calquer le mode de gestion des ressources humaines dans l'administration sur celui du secteur privé, où les emplois sont identifiés et décrits de façon harmonisée dans des référentiels. «Le référentiel des emplois et des compétences de l'administration est appelé à être un outil interministériel qui permet d'avoir une lecture commune des emplois de l'Etat», explique-t-on auprès de la tutelle. Il faut dire que cet outil bénéficiera également aux fonctionnaires dans leurs choix de carrières. Pour l'Exécutif, l'enjeu est en effet d'offrir aux fonctionnaires la possibilité de connaître les emplois disponibles au sein de l'administration publique et les compétences requises, afin de mieux entrevoir leur plan de carrière dans la fonction publique et d'élaborer un projet professionnel. C'est donc clairement une démarche devant amener vers la professionnalisation des différentes administrations. C'est du moins l'objectif visé par le ministère de la Fonction publique. Notons par ailleurs que ce projet sera accompagné par un autre courant 2013, visant l'accélération du chantier de la fusion de l'Ecole nationale d'administration et de l'Institut supérieur de l'administration. Cette opération devrait permettre de rehausser le niveau de formation dispensé aux fonctionnaires au niveau central et régional. C'est donc toute une stratégie qui est en train de voir le jour, en vue de rationaliser et d'optimiser la gestion des ressources humaines dans l'administration publique. En attendant sa concrétisation, force est de souligner que pour 2013, ces ressources humaines devraient coûter au Budget de l'Etat près de 98 MMDH, soit une augmentation de 4,8% comparativement à l'année en cours. Cette progression serait induite par l'effet des promotions de grade prévues durant l'année. «Cette répercussion est due essentiellement au relèvement du quota de promotion de grade de 28 à 33% et à l'application de la mesure relative à l'institution d'un système de plafonnement à 4 ans du nombre d'années d'attente, pour bénéficier de la promotion de grade hors quota», souligne-t-on dans le document de présentation du projet de loi de finances 2013. Quant aux 24.000 postes budgétaires à créer, il nécessiteront la mobilisation d'une enveloppe globale de 500 MDH, une enveloppe limitée par la suppression de 11.000 départs à la retraite.